L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une approche thérapeutique révolutionnaire pour traiter les traumatismes et les souvenirs douloureux. Développée à la fin des années 1980 par Francine Shapiro, cette méthode a gagné en popularité grâce à son efficacité prouvée scientifiquement. Mais que savez-vous vraiment de l’EMDR ? Dans cet article, nous explorons 10 faits essentiels pour comprendre cette technique fascinante et son impact sur la santé mentale.
📚 Table des matières
- ✅ 1. L’EMDR repose sur des mouvements oculaires bilatéraux
- ✅ 2. Elle a été découverte par hasard par Francine Shapiro
- ✅ 3. L’EMDR est reconnue par l’OMS et la HAS
- ✅ 4. Elle agit sur la mémoire traumatique
- ✅ 5. L’EMDR ne se limite pas aux PTSD
- ✅ 6. La thérapie suit un protocole en 8 phases
- ✅ 7. Les effets peuvent être rapides et durables
- ✅ 8. Elle stimule le traitement naturel du cerveau
- ✅ 9. L’EMDR peut être adaptée aux enfants
- ✅ 10. Elle nécessite un praticien certifié
1. L’EMDR repose sur des mouvements oculaires bilatéraux
La caractéristique la plus connue de l’EMDR est l’utilisation de mouvements oculaires bilatéraux. Le thérapeute guide le patient à suivre des doigts ou une lumière qui se déplace horizontalement, activant alternativement les hémisphères cérébraux gauche et droit. Ce processus faciliterait le retraitement des souvenirs traumatiques en les intégrant de manière plus adaptative dans la mémoire. Des alternatives existent comme des tapotements (tapping) ou des stimuli auditifs alternés, mais les mouvements oculaires restent la méthode de référence.
2. Elle a été découverte par hasard par Francine Shapiro
En 1987, la psychologue américaine Francine Shapiro remarque que ses propres pensées négatives semblent s’atténuer lorsqu’elle effectue des mouvements oculaires rapides. Intriguée, elle développe et teste systématiquement cette observation, donnant naissance à l’EMDR. Ce cas de sérendipité scientifique montre comment une découverte fortuite peut révolutionner un domaine. Shapiro consacrera ensuite sa vie à perfectionner et valider cette approche, publiant des études rigoureuses et formant des milliers de thérapeutes.
3. L’EMDR est reconnue par l’OMS et la HAS
L’Organisation Mondiale de la Santé (2013) et la Haute Autorité de Santé française (2007) recommandent officiellement l’EMDR pour le traitement du trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ces reconnaissances institutionnelles s’appuient sur des méta-analyses démontrant son efficacité comparable aux thérapies cognitivocomportementales (TCC), avec parfois des résultats plus rapides. En France, l’EMDR est remboursée par certaines mutuelles lorsqu’elle est pratiquée par un professionnel de santé conventionné.
4. Elle agit sur la mémoire traumatique
Contrairement aux idées reçues, l’EMDR ne supprime pas les souvenirs mais les retraite. Les traumatismes non résolus restent souvent « bloqués » dans le système nerveux avec leurs émotions, sensations et croyances négatives initiales. L’EMDR permettrait de décongestionner ces mémoires dysfonctionnelles en les reconnectant avec des réseaux neuronaux adaptatifs. Le souvenir demeure, mais perd son caractère envahissant et douloureux. Des études en neuro-imagerie montrent des modifications de l’activité cérébrale après EMDR, notamment dans l’amygdale (siège des émotions) et l’hippocampe (mémoire).
5. L’EMDR ne se limite pas aux PTSD
Si l’EMDR excelle pour le stress post-traumatique, son champ d’application est bien plus vaste. Des études montrent son efficacité pour : les phobies, les troubles anxieux, les dépressions liées à des traumatismes, les douleurs chroniques psychogènes, ou encore les troubles du comportement alimentaire. Certains praticiens l’utilisent même pour améliorer les performances (EMDR adaptatif). Cependant, ces extensions nécessitent davantage de recherches pour établir des protocoles standardisés.
6. La thérapie suit un protocole en 8 phases
L’EMDR n’est pas une simple technique mais une approche structurée :
1. Histoire du patient et plan de traitement
2. Préparation (explications, techniques de stabilisation)
3. Évaluation (identification du souvenir cible)
4. Désensibilisation (traitement par stimulations bilatérales)
5. Installation (renforcement des croyances positives)
6. Scanner corporel (vérification des résidus sensoriels)
7. Clôture (retour au calme)
8. Réévaluation (séances suivantes)
Cette rigueur explique en partie son efficacité et sa reproductibilité.
7. Les effets peuvent être rapides et durables
Contrairement à certaines thérapies nécessitant des années, l’EMDR montre souvent des résultats en quelques séances pour des traumatismes simples. Une étude de l’armée américaine (2014) montre que 90% des vétérans ne remplissaient plus les critères de TSPT après 12 séances. Les effets semblent persister dans le temps, avec peu de rechutes. Cependant, les traumatismes complexes (enfance, violences répétées) peuvent nécessiter un travail plus long, parfois combiné à d’autres approches.
8. Elle stimule le traitement naturel du cerveau
L’EMDR s’appuierait sur des mécanismes neurobiologiques similaires au sommeil paradoxal (phase des rêves), où le cerveau traite naturellement les expériences diurnes. Les stimulations bilatérales mimeraient les mouvements oculaires rapides du sommeil, activant ce processus d’intégration mnésique. Cette hypothèse expliquerait pourquoi l’EMDR peut donner accès à des souvenirs oubliés ou provoquer des insights soudains, comme si le cerveau « digérait » enfin des expériences restées en suspens.
9. L’EMDR peut être adaptée aux enfants
Les enfants répondent particulièrement bien à l’EMDR, souvent plus rapidement que les adultes. Les protocoles sont adaptés avec des techniques ludiques : dessins, peluches, jeux de rôle. Pour les très jeunes enfants ou ceux ayant des difficultés de communication, des variantes comme l’EMDR « avec histoire » permettent un travail indirect sur le traumatisme. Des études montrent son efficacité pour les enfants victimes d’abus, de catastrophes naturelles ou de violences, avec des améliorations notables sur les cauchemars, l’énurésie ou les troubles du comportement.
10. Elle nécessite un praticien certifié
Malgré sa simplicité apparente, l’EMDR requiert une formation rigoureuse. En France, seuls les psychologues et médecins peuvent obtenir la certification EMDR Europe après 50 heures de formation théorique et 20 heures de supervision. Méfiez-vous des « thérapeutes » non formés proposant des « dérivés » d’EMDR. Un mauvais usage peut réactiver des traumatismes sans les résoudre. L’association EMDR France (emdr-france.org) propose un annuaire des praticiens accrédités.
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