10 faits essentiels sur posture et humeur

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Vous est-il déjà arrivé de vous sentir soudainement plus énergique après avoir redressé le dos, ou à l’inverse, de vous affaler sur votre chaise en vous sentant submergé par le stress ? Cette connexion entre notre corps et notre esprit n’est pas une simple coïncidence. Elle est le reflet d’un dialogue complexe et bidirectionnel, où la posture que nous adoptons influence directement notre état d’esprit, et vice-versa. Comprendre cette relation intime est une clé puissante pour mieux réguler nos émotions au quotidien. Plongeons sans plus attendre au cœur de ces 10 faits essentiels qui révèlent les liens profonds entre notre manière de nous tenir et notre humeur.

📚 Table des matières

posture et humeur

La posture ouverte booste la confiance en soi

Adopter une posture dite « ouverte » ou « expansive » – épaules en arrière, poitrine ouverte, tête haute et bras pouvant s’écarter du corps – n’est pas qu’un simple langage non verbal destiné aux autres. C’est un message puissant que vous envoyez à votre propre cerveau. Les recherches en psychologie sociale, notamment les travaux d’Amy Cuddy sur les « power poses », ont démontré que le fait de maintenir ce type de posture pendant seulement deux minutes peut entraîner des changements neuroendocriniens significatifs. Concrètement, cela se traduit par une augmentation du taux de testostérone, l’hormone associée à la dominance et à l’assurance, et une diminution du taux de cortisol, l’hormone du stress. Le résultat ? Une sensation palpable de confiance en soi, de force et de tolérance accrue au risque. Avant un entretien d’embauche, une présentation importante ou simplement lorsque vous avez besoin d’un coup de boost, pratiquez consciemment cette posture. Tenez-vous debout, les mains sur les hanches, ou asseyez-vous en prenant de l’espace sur votre chaise. Votre état d’esprit suivra le mouvement.

La position avachie entretient la négativité

À l’inverse, la posture fermée et avachie – épaules voûtées vers l’avant, dos courbé, tête baissée et bras croisés – a un effet profondément négatif sur notre psyché. Cette position, souvent adoptée inconsciemment lorsque nous nous sentons tristes, anxieux ou vaincus, agit comme une boucle de rétroaction qui renforce ces émotions négatives. Des études ont montré que les personnes assises dans une position affaissée rapportent des niveaux d’estime de soi plus bas, des humeurs plus négatives et une plus grande facilité à se souvenir de souvenirs déprimants que celles assises droit. La position courbée limite physiquement la capacité respiratoire, réduisant l’apport en oxygène et pouvant amplifier les sensations de fatigue et d’impuissance. Elle envoie un signal de soumission et de défaite à notre système nerveux, confirmant et intensifiant le sentiment de détresse. Rompre ce cycle en se redressant activement est donc un premier pas crucial pour sortir d’un état d’esprit négatif.

La puissance de la posture de « super-héros »

Pousser le concept de posture expansive un peu plus loin nous amène à la célèbre « posture de super-héros ». Il s’agit de se tenir debout, les jambes écartées à la largeur des épaules, les poings sur les hanches et le menton légèrement relevé. Cette pose, qui semble tout droit sortie d’un comic book, a des effets psychologiques documentés. En l’adoptant, même en privé pendant seulement une minute, les participants aux études se sentent significativement plus puissants, plus confiants et plus aptes à faire face aux défis. Le mécanisme derrière cela est à la fois hormonal et cognitif. Non seulement cela modifie la chimie du corps comme évoqué précédemment, mais cela active également un schéma mental associé à la force, au courage et à la capacité. C’est une forme d’incarnation (ou « embodiment ») où le fait de jouer physiquement le rôle d’une personne confiante vous fait réellement vous sentir comme telle. C’est un outil simple, gratuit et rapide pour cultiver un état d’esprit héroïque dans la vie de tous les jours.

La position assise influe sur les niveaux de stress

Notre mode de vie moderne nous condamne souvent à la position assise, et la façon dont nous nous asseyons a son importance. Une étude fascinante de l’Université d’Auckland a révélé que la posture assise influence directement notre réactivité au stress. Les participants qui étaient assis droit pendant une tâche stressante (un entretien ou un test de mathématiques) ont rapporté se sentir plus enthousiastes, alertes et forts, tout en ayant une estime de soi plus élevée que ceux qui étaient affalés. Plus remarquable encore, le groupe « droit » avait tendance à utiliser plus de mots liés à la réalisation et moins de mots à connotation négative ou liés à la peur. Se tenir droit en position assise semble donc créer une résilience psychologique face à la pression. Pour appliquer cela, réglez votre chaise de bureau pour avoir un bon support lombaire, posez vos pieds à plat sur le sol et veillez à ce que votre écran soit à hauteur des yeux pour éviter de courber le cou. Votre réponse au stress s’en trouvera modulée.

Le lien entre la posture et la mémoire émotionnelle

Notre corps est une archive vivante de nos expériences émotionnelles. La psychologie et la somatothérapie explorent depuis longtemps comment les traumatismes et les schémas émotionnels s’inscrivent dans notre posture. Mais l’inverse est tout aussi vrai : notre posture peut déclencher l’accès à des mémoires émotionnelles spécifiques. Une étude a démontré que les personnes qui adoptaient une posture courbée avaient plus de facilité à se rappeler des souvenirs trous ou décourageants, tandis que celles qui se tenaient droite avaient un meilleur accès aux souvenirs positifs et empowerants. Cela suggère que notre façon de nous tenir agit comme une clé qui ouvre certains tiroirs de notre mémoire, ceux qui sont en résonance avec l’état corporel actuel. En travaillant consciemment sur notre posture, nous pouvons donc non seulement influencer notre humeur présente, mais aussi modifier le filtre à travers lequel nous revisitons notre passé, favorisant une narration de soi plus positive et résiliente.

La fatigue influence et est influencée par la posture

La relation entre la fatigue et la posture est un cercle vicieux (ou vertueux, si on la maîtrise). La fatigue mentale et physique conduit presque inévitablement à une détérioration de la posture : la tête tombe en avant, les épaules s’arrondissent, le dos se courbe. Cette mauvaise posture, en retour, exerce une pression supplémentaire sur les muscles du cou, du dos et du core, les forçant à travailler davantage pour maintenir le corps, ce qui engendre une fatigue musculaire et un épuisement accru. De plus, une posture affaissée comprime la cage thoracique, limitant une respiration optimale et réduisant l’oxygénation du sang et du cerveau, alimentant encore la sensation de léthargie. Briser ce cycle nécessite une intervention consciente. Se lever régulièrement, s’étirer, et surtout, se corriger activement pour s’asseoir ou se tenir droit, même lorsqu’on est fatigué, peut paradoxalement générer un sursaut d’énergie en améliorant la respiration et en signalant au cerveau un état d’alerte et de vigilance.

La marche révèle et affecte l’humeur

Notre façon de marcher est une expression dynamique de notre posture et, par extension, de notre humeur. Une démarche traînante, les yeux baissés et les épaules tombantes reflète et entretient la tristesse ou la dépression. À l’opposé, une marche dynamique, avec une foulée ample, un balancement des bras et le torse droit, est associée à la confiance et à la bonne humeur. Là encore, le lien est bidirectionnel. Des chercheurs ont découvert qu’en demandant à des personnes de marcher d’une manière plus « heureuse » (en allégeant leur pas et en balançant plus les bras), leur humeur s’améliorait par rapport à celles qui marchaient avec une démarche typique de la dépression. La prochaine fois que vous marchez, soyez conscient de votre démarche. Essayez délibérément d’allonger votre foulée, de redresser votre colonne vertébrale et de lever le menton. Cette simple modification peut transformer une promenade routine en une véritable thérapie comportementale qui recharge les batteries mentales.

La posture affecte la perception de la douleur

Le lien entre le corps et l’esprit est si fort qu’il peut même moduler notre expérience de la douleur. Une mauvaise posture, surtout chronique, est une cause well-known de douleurs musculo-squelettiques (dos, cou, épaules). Mais au-delà de la cause mécanique, la posture influence aussi la perception et la tolérance à la douleur. Des postures fermées et de repli, souvent adoptées en cas de douleur, peuvent en réalité amplifier la sensation de détresse en créant un état d’hypervigilance et d’anxiété autour de la douleur. À l’inverse, le fait de maintenir une posture droite et ouverte, aussi difficile que cela puisse paraître, peut activer des circuits neurologiques associés au contrôle et à la maîtrise, potentially reducing the perceived intensity of pain. Cela ne remplace pas un traitement médical, mais cela souligne l’importance d’une approche holistique de la douleur chronique, intégrant la rééducation posturale pour agir à la fois sur la cause physique et sur l’expérience subjective qui l’accompagne.

Les postures de yoga et de méditation régulent l’esprit

Les pratiques anciennes comme le yoga et la méditation ont intuitivement compris et exploité le pouvoir de la posture sur l’esprit depuis des millénaires. Chaque asana (posture de yoga) est conçue pour produire un effet mental et énergétique spécifique. La posture de la montagne (Tadasana) instaure stabilité et centrage ; une flexion arrière comme le Cobra (Bhujangasana) ouvre le cœur et combat la dépression ; une flexion avant comme l’Enfant (Balasana) favorise l’introspection et le calme. De même, en méditation, la position du lotus ou simplement s’asseoir droit sur une chaise avec la colonne vertébrale alignée n’est pas qu’une question de tradition. Elle permet une respiration diaphragmatique optimale, essentielle pour calmer le système nerveux, et symbolise une attitude d’éveil et de présence, par opposition à l’affaissement qui symbolise le sommeil et l’inattention. Adopter ces postures, c’est utiliser le corps comme un levier direct pour pacifier et réguler l’activité du mental.

Changer sa posture change sa chimie cérébrale

Pour synthétiser l’ensemble de ces faits, le point le plus fondamental est peut-être celui-ci : modifier sa posture modifie la chimie de votre cerveau. Ce n’est pas une simple métaphore ou un effet placebo mineur. C’est un changement biologique mesurable. Comme évoqué, les postures de puissance diminuent le cortisol et augmentent la testostérone. Mais l’influence va plus loin. Se tenir droit améliore la circulation sanguine et l’oxygénation vers le cerveau, optimisant les fonctions cognitives comme la concentration et la mémoire. Une posture ouverte stimule le système nerveux parasympathétique, responsable du « repos et de la digestion », réduisant l’anxiété et favorisant un état de calme. Chaque ajustement postural envoie une cascade de signaux nerveux et hormonaux qui reconfigurent littéralement votre état émotionnel et cognitif. Votre corps n’est pas seulement un véhicule pour votre cerveau ; il en est un modulateur actif. En prenant le contrôle de votre posture, vous prenez le contrôle de votre biochimie interne et, par conséquent, de votre humeur.

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