L’autisme est un trouble neurodéveloppemental complexe qui se manifeste par des particularités dans la communication, les interactions sociales et les comportements. Bien que chaque personne autiste soit unique, certaines stratégies peuvent aider à mieux gérer le quotidien, que vous soyez parent, proche ou professionnel. Dans cet article, nous vous proposons 4 conseils pratiques pour accompagner une personne autiste de manière bienveillante et efficace.
📚 Table des matières
1. Créer un environnement structuré et prévisible
Les personnes autistes ont souvent besoin de stabilité et de routines pour se sentir en sécurité. Un environnement chaotique ou imprévisible peut générer de l’anxiété et des comportements difficiles. Voici comment structurer l’espace et le temps :
- Utilisez des emplois du temps visuels : Des pictogrammes ou des photos peuvent aider à anticiper les activités de la journée. Par exemple, un enfant peut suivre une séquence « petit-déjeuner → école → déjeuner → temps calme ».
- Délimitez les espaces : Une pièce dédiée aux jeux, une autre au travail scolaire, avec des repères clairs (couleurs, étiquettes). Évitez les changements brutaux de disposition des meubles.
- Prévenez des transitions : Annoncez à l’avance (« Dans 10 minutes, nous rangeons les jouets ») et utilisez des minuteurs visuels pour faciliter le passage d’une activité à l’autre.
Exemple pratique : Pour un adolescent autiste, un planning hebdomadaire magnétique sur le frigo avec des cases modifiables permet de visualiser les cours, les rendez-vous et les temps libres, réduisant ainsi l’anxiété liée aux imprévus.
2. Adapter la communication
Les difficultés de communication sont fréquentes dans l’autisme, mais des ajustements simples peuvent améliorer les échanges :
- Simplifiez le langage : Utilisez des phrases courtes, un vocabulaire concret et évitez les expressions figurées (« C’est la cerise sur le gâteau » peut être littéralement interprétée).
- Pratiquez le « langage direct » : Dites « Assieds-toi » plutôt que « Tu ne veux pas t’asseoir ? ». Les questions rhétoriques ou les sous-entendus sont souvent incompris.
- Valorisez les supports visuels : Des images, des dessins ou des applications comme « PECS » (Système de Communication par Échange d’Images) peuvent compléter ou remplacer la parole.
- Laissez du temps de réponse : Une personne autiste peut avoir besoin de plusieurs secondes pour traiter une question. Évitez de répéter ou de reformuler trop vite.
Cas concret : Une enseignante utilise un tableau avec des émotions dessinées pour qu’un élève non verbal pointe comment il se sent, créant ainsi un dialogue malgré l’absence de mots.
3. Gérer les particularités sensorielles
L’hypersensibilité (ou hyposensibilité) aux stimuli sensoriels est courante dans l’autisme. Voici des pistes pour adapter l’environnement :
- Auditif : Proposez des casques anti-bruit dans les lieux bruyants (supermarchés, fêtes). Privilégiez les musiques douces ou le silence lors des temps calmes.
- Visuel : Réduisez les lumières clignotantes ou trop vives. Des lunettes teintées peuvent atténuer l’inconfort.
- Tactile : Choisissez des vêtements sans étiquettes, en tissu doux. Testez différentes textures pour identifier celles qui apaisent (ex : couverture lestée).
- Olfactif/Gustatif : Introduisez progressivement de nouvelles odeurs ou aliments. Respectez les aversion (certaines personnes ne supportent pas les mélanges de saveurs).
Astuce : Créez un « coin sensoriel » avec des objets apaisants (balles à picots, fidgets, lumière tamisée) où la personne peut se retirer en cas de surcharge.
4. Encourager l’autonomie et les centres d’intérêt
Les passions intenses (ou « intérêts spécifiques ») sont une force dans l’autisme. Voici comment les exploiter positivement :
- Valorisez les compétences : Un enfant passionné par les dinosaures peut apprendre à lire via des livres sur ce thème. Un adulte peut transformer son intérêt pour les trains en expertise professionnelle.
- Développez l’autonomie : Utilisez des checklists visuelles pour les routines (toilette, habillage). Par exemple, des photos des étapes du brossage de dents collées sur le miroir.
- Créez des opportunités sociales : Inscrivez la personne à un club lié à sa passion (astronomie, programmation) où elle pourra interagir naturellement.
- Équilibrez les activités : Autorisez des temps dédiés aux intérêts spécifiques, mais fixez aussi des limites pour éviter l’isolement.
Réussite : Un jeune autiste passionné d’informatique a appris seul plusieurs langages de programmation. Sa famille l’a inscrit à un atelier de robotique, où il a pu partager ses connaissances et se faire des amis.
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