8 stratégies pour surmonter deuil

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Le deuil est une épreuve universelle, mais profondément personnelle. Que ce soit la perte d’un être cher, d’une relation, d’un emploi ou même d’un rêve, chacun vit ce processus à sa manière. Pourtant, certaines stratégies peuvent aider à traverser cette tempête émotionnelle avec plus de résilience. Voici 8 approches concrètes pour naviguer dans les méandres du chagrin et retrouver peu à peu un équilibre.

📚 Table des matières

stratégies pour surmonter deuil

1. Accepter la réalité de la perte

Le déni est souvent la première réaction face à une perte significative. Notre psyché met en place des mécanismes de protection pour éviter la douleur trop brutale. Pourtant, l’acceptation constitue le fondement du processus de deuil. Cela ne signifie pas « oublier » ou « minimiser » la perte, mais plutôt reconnaître sa réalité irréversible. Des techniques comme écrire une lettre d’adieu, visiter des lieux symboliques ou parler au passé (« il/elle aimait… ») aident à ancrer cette acceptation. La psychologue Pauline Boss parle de « deuil ambigu » pour les situations où la perte n’est pas claire (disparitions, ruptures non résolues), nécessitant des approches spécifiques comme la thérapie narrative.

2. Exprimer ses émotions sans retenue

Colère, culpabilité, tristesse profonde – ces émotions doivent s’écouler comme un fleuve plutôt que de rester bloquées. Des études en psychologie montrent que la suppression émotionnelle prolonge le deuil. Des méthodes variées existent : tenir un journal des émotions (noter 15 minutes par jour ce qu’on ressent), utiliser l’art-thérapie (peindre, modeler l’argile), ou même crier dans un oreiller. Le Dr. William Worden insiste sur l’importance de « travailler » ces émotions plutôt que de les subir passivement. Un exemple : une veuve a surmonté sa colère en écrivant puis brûlant des lettres à son mari disparu dans un accident.

3. Créer des rituels de commémoration

Les rituels offrent une structure dans le chaos émotionnel. Ils peuvent être traditionnels (allumer une bougie, planter un arbre) ou totalement personnels. Une mère ayant perdu son enfant organise chaque année une collecte de jouets pour un hôpital pédiatrique. La neuroscience explique que ces actes symboliques activent le cortex préfrontal, aidant à intégrer la perte. On peut créer un « autel mémoriel » avec des objets évocateurs, compiler une playlist de musiques associées au défunt, ou cuisiner ses plats préférés lors des dates anniversaires.

4. S’appuyer sur un réseau de soutien

L’isolement aggrave le deuil. Pourtant, beaucoup se retirent par gêne (« je ne veux pas être un fardeau ») ou parce que l’entourage ne sait pas comment réagir. Les groupes de parole (comme ceux proposés par l’association Empreintes) brisent cette solitude. Une étude de l’Université de Yale montre que 30 minutes d’échange authentique par jour réduisent significativement les symptômes dépressifs post-deuil. Il faut aussi éduquer son entourage : dire clairement « J’ai besoin de parler de lui aujourd’hui » ou « J’ai juste besoin qu’on regarde un film ensemble sans parler ».

5. Prendre soin de son corps

Le chagrin a une dimension physiologique : insomnies, perte d’appétit, douleurs musculaires. Le cortisol (hormone du stress) reste élevé pendant des mois. Des pratiques simples mais cruciales : marcher 20 minutes par jour (l’activité physique régule la sérotonine), masser son plexus solaire avec une huile essentielle de camomille, ou suivre une routine de sommeil stricte. La nutritionniste Claire Marin recommande des aliments riches en tryptophane (bananes, noix) pour soutenir l’humeur. Une veuve témoigne : « Préparer un vrai repas chaque midi m’a empêchée de sombrer dans la malnutrition ».

6. Réorganiser son quotidien progressivement

La perte crée un vide concret : plus de couvert à mettre pour l’autre, des weekends désormais vides… Recréer une structure est thérapeutique. Cela commence par de micro-ajustements : changer la disposition des meubles, établir un nouvel horaire de lessive. La méthode Kaizen (petits pas) prévient la surcharge cognitive. Une femme ayant perdu son conjoint a remplacé leur rituel du café du matin par 10 minutes de yoga. Important : ne pas faire de changements majeurs (déménagement, nouvelle relation) dans la première année, conseille le Dr. Christophe Fauré.

7. Trouver du sens à l’épreuve

Viktor Frankl, survivant de la Shoah, a montré que trouver du sens est vital pour surmonter la souffrance. Cela peut prendre des formes variées : honorer la mémoire du défunt en reprenant son engagement associatif, transformer l’expérience en aidant d’autres personnes en deuil (comme le fait l’association Phare Enfants-Parents), ou simplement reconnaître ce que cette relation nous a appris. Un père endeuillé a créé une application de sécurité routière après la mort de son fils dans un accident. La psychologie positive parle de « croissance post-traumatique » – 58% des personnes en deuil développent une nouvelle philosophie de vie selon une étude de l’Université de Caroline du Nord.

8. Autoriser le temps nécessaire

Notre société pressurise vers un « deuil rapide ». Pourtant, les recherches indiquent qu’il faut en moyenne 18 à 24 mois pour traverser les phases principales. Le modèle de Bowlby (attachement) montre que le cerveau met environ 66 jours à réajuster ses schémas après une perte. Il faut respecter son rythme : certains auront besoin de visiter la tombe quotidiennement pendant des années, d’autres préféreront disperser les cendres rapidement. La thérapeute Julia Samuel rappelle qu’ »on ne ‘dépasse’ pas un deuil, on apprend à vivre avec ». Un indicateur de progression : quand les souvenirs apportent plus de réconfort que de douleur.

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