Vous est-il déjà arrivé de renoncer à un projet avant même d’avoir essayé ? De vous dire « je ne suis pas fait pour ça » ou « ça ne marchera jamais » ? Ces petites voix intérieures, souvent imperceptibles, sont le reflet de nos croyances limitantes. Pourtant, si nous sommes de plus en plus nombreux à chercher à les identifier et à les dépasser, nous commettons souvent des erreurs fondamentales dans notre approche. Ces méprises ne font que renforcer leur emprise sur nos vies, créant un cercle vicieux d’auto-sabotage et de frustration. Cet article se propose de plonger dans les pièges les plus courants que nous tendons nous-mêmes lorsque nous tentons de nous libérer de ces schémas mentaux paralysants. Préparez-vous à un voyage introspectif qui pourrait bien chambouler votre perception de vous-même et de votre potentiel.
📚 Table des matières
- ✅ Croire que l’on peut simplement supprimer une croyance
- ✅ Nier ou rejeter la responsabilité de ses croyances
- ✅ Confondre la croyance avec la réalité
- ✅ Vouloir changer trop de croyances à la fois
- ✅ Sous-estimer l’impact de l’environnement et des relations
- ✅ Négliger le deuil et l’acceptation émotionnelle
- ✅ Chercher une solution rapide et magique
Croire que l’on peut simplement supprimer une croyance
L’une des plus grandes illusions dans le travail sur les croyances limitantes est de penser qu’il suffit de les identifier pour qu’elles disparaissent comme par magie. Cette approche binaire – présente ou absente – est profondément erronée. Une croyance limitante n’est pas un virus informatique que l’on peut supprimer d’un clic. Elle est une construction mentale complexe, souvent ancienne, qui s’est intégrée à notre identité et à notre vision du monde. Elle a été renforcée par des années, voire des décennies, d’expériences, de pensées et de comportements répétés. Le cerveau a littéralement créé des autoroutes neuronales pour cette croyance. Vouloir la « supprimer » revient à vouloir défaire une autoroute à la pelle. Une stratégie bien plus efficace consiste à ne pas chercher à détruire l’ancienne route, mais à construire patiemment une nouvelle route, plus attractive et plus fonctionnelle, qui mène à une destination préférable. Il s’agit de créer une nouvelle croyance empowerante (« je suis capable », « je mérite le succès ») et de la renforcer par des actions concrètes et des preuves contraires, jusqu’à ce qu’elle devienne, à son tour, une autoroute plus empruntée que l’ancienne.
Nier ou rejeter la responsabilité de ses croyances
Il est très tentant de jouer à la victime et de blâmer les autres pour nos croyances limitantes : nos parents, nos professeurs, la société, un ancien partenaire. Si ces influences externes ont indéniablement joué un rôle crucial dans leur formation, surtout durant l’enfance, l’erreur consiste à rester dans ce schéma de blame. En rejetant la faute sur l’extérieur, on se place en position de passivité et d’impuissance. On se dit : « Puisque c’est leur faute, c’est à eux de régler le problème » ou « Je ne peux rien y changer ». Cette attitude est la garantie de rester prisonnier de ses limitations. Le véritable tournant intervient lorsque l’on accepte la pleine responsabilité de ses croyances aujourd’hui. Cela ne signifie pas s’auto-flageller, mais plutôt reconnaître que même si nous n’avons pas choisi ces croyances initialement, nous sommes désormais les seuls à avoir le pouvoir de les remettre en question et de choisir de continuer à les entretenir… ou non. Reprendre son pouvoir, c’est accepter que la clé du changement est entre nos mains.
Confondre la croyance avec la réalité
« Je ne suis pas intelligent » ; « L’argent est source de problèmes » ; « Je ne mérite pas d’être aimé ». Le piège absolu est de considérer ces affirmations comme des vérités absolues et immuables, gravées dans le marbre de la réalité. Une croyance, aussi forte soit-elle, n’est qu’une interprétation de la réalité, une hypothèse que notre mental a décidé d’ériger en loi. La première étape pour s’en libérer est de descendre de la montagne de la certitude et de remettre pied dans la vallée du questionnement. Il faut apprendre à observer sa croyance comme un objet mental et non comme un fait. Des questions puissantes peuvent aider à opérer cette distanciation : « Est-ce VRAI à 100%, sans l’ombre d’un doute ? » ; « Puis-je trouver ne serait-ce qu’un seul contre-exemple dans ma vie ou dans celle des autres ? » ; « Quelle serait une interprétation alternative de cette situation ? ». En séparant la croyance (subjective) du fait (objectif), on lui retire son caractère tyrannique et on ouvre la porte à d’autres possibilités.
Vouloir changer trop de croyances à la fois
L’enthousiasme du début peut pousser à vouloir s’attaquer à toutes ses limitations d’un coup. On dresse une liste interminable : croyances sur l’argent, sur les relations, sur la valeur personnelle, sur le travail… et on se lance dans un combat titanesque sur tous les fronts. Cette erreur mène presque inévitablement à l’épuisement, à la frustration et à l’abandon. Le changement de croyances est un processus qui demande de l’énergie cognitive et émotionnelle. C’est un travail de précision, pas un bombardement massif. La stratégie gagnante est la focalisation. Choisissez une seule croyance limitante, celle qui a l’impact le plus négatif et le plus fréquent sur votre vie quotidienne. Travaillez sur celle-ci avec assiduité, patience et bienveillance. Une fois que vous aurez obtenu des résultats significatifs et consolidé une nouvelle façon de penser, vous pourrez alors, et seulement alors, passer à la suivante. Cette approche progressive permet de capitaliser sur les petits succès et de bâtir une confiance en sa capacité à changer.
Sous-estimer l’impact de l’environnement et des relations
Vous pouvez travailler sur vous-même avec la plus grande rigueur, si vous retournez chaque soir dans un environnement qui valide et renforce constamment vos anciennes croyances, vous avancerez à reculons. Les croyances ne vivent pas en vase clos ; elles sont nourries (ou affamées) par notre entourage et notre milieu. Si vous essayez de cultiver la croyance « je suis entrepreneur et je vais réussir » mais que vous passez vos soirées avec des amis qui dénigrent systématiquement les indépendants et qui véhiculent une mentalité de salarié craintif, votre travail sera anéanti. De même, un environnement physique en désordre ou chaotique peut renforcer une croyance de type « je ne mérite pas le calme et l’ordre ». Il est donc crucial d’auditionner son environnement : Les personnes avec qui je passe mon temps, me tirent-elles vers le haut ou vers le bas ? Mon lieu de vie reflète-t-il qui je veux être ou qui j’ai été ? Parfois, le travail le plus puissant sur les croyances consiste à avoir le courage de modifier son cercle social ou son cadre de vie pour qu’ils soutiennent activement la nouvelle personne que vous aspirez à devenir.
Négliger le deuil et l’acceptation émotionnelle
Le travail sur les croyances est souvent abordé sous un angle purement cognitif et rationnel : on identifie, on analyse, on contredit, on remplace. Mais une croyance limitante n’est pas qu’une pensée ; elle est chargée émotionnellement. Elle est souvent liée à une blessure, une peur, ou un besoin non satisfait. Vouloir la raisonner sans écouter la partie de soi qui l’a créée pour se protéger est une erreur majeure. Par exemple, la croyance « il ne faut faire confiance à personne » a pu être une stratégie de survie pour un enfant qui a été trahi. Avant de pouvoir la lâcher, la partie de vous qui est cet enfant doit être entendue, comprise et rassurée. Il faut parfois faire le deuil de l’illusion de sécurité que procurait cette croyance, aussi toxique fût-elle. Ignorer cette dimension émotionnelle revient à tondre la pelouse sans arracher les racines des mauvaises herbes. L’intégration d’outils comme la pleine conscience, l’écriture thérapeutique ou le travail sur l’enfant intérieur est souvent indispensable pour un changement profond et durable.
Chercher une solution rapide et magique
Dans notre société du tout, tout de suite, nous voulons une pilule magique, un mantra en 5 minutes ou une technique secrète qui dissoudra nos limitations pour toujours. Cette quête d’une solution instantanée est peut-être l’erreur la plus pernicieuse, car elle conduit à sauter d’une méthode à l’autre sans jamais s’engager dans le processus réel. Les croyances se sont construites lentement et se déconstruisent tout aussi lentement. Il n’y a pas de shortcut. Le changement demande de la répétition, de la constance et de la patience. C’est un entraînement mental comparable à un entraînement sportif : on ne devient pas marathonien en un jour. Il faut montrer à son cerveau, encore et encore, des preuves qui contredisent l’ancienne croyance et qui valident la nouvelle. Il faut « faire comme si » on était déjà cette personne libérée, jusqu’à ce que cela devienne une nouvelle normalité. Accepter que ce soit un marathon et non un sprint est la clé pour ne pas se décourager et pour persévérer jusqu’à la véritable transformation.
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