Quels sont les types de sens au travail et comment les reconnaître

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Quels sont les types de sens au travail et comment les reconnaître

Le sens au travail n’est pas un concept uniforme ou une simple case à cocher dans un sondage de satisfaction. C’est une expérience profondément personnelle et multidimensionnelle qui façonne notre engagement, notre bien-être et notre identité professionnelle. Alors que la quête de sens devient un enjeu central dans un monde du travail en pleine mutation, il est crucial de comprendre qu’il n’existe pas une seule, mais plusieurs façons de donner de la valeur à notre activité. Cet article se propose de démêler les fils de cette quête en explorant les différents types de sens au travail et en vous donnant les clés pour les identifier, que ce soit dans votre propre parcours ou pour mieux comprendre et manager vos équipes.

📚 Table des matières

types de sens au travail

Le sens par l’utilité sociale et la contribution

Ce type de sens est ancré dans le désir de se sentir utile aux autres et de contribuer positivement à la société ou à une communauté. Le travail n’est pas perçu comme une simple transaction économique, mais comme un moyen d’avoir un impact tangible et bénéfique sur le monde. Les personnes qui puisent leur motivation principale dans ce sens sont souvent animées par une forme d’altruisme et une vision du travail comme un service.

Comment le reconnaître ? Vous le reconnaîtrez chez vous ou chez un collaborateur si la motivation profonde vient de questions comme : « Mon travail améliore-t-il la vie des gens ? », « Contribue-t-il à résoudre un problème important ? ». Les métiers du soin (infirmiers, médecins), de l’éducation (enseignants, formateurs), du social (travailleurs sociaux, associatifs) ou de l’environnement sont souvent porteurs de ce sens. Cependant, il peut aussi s’appliquer à n’importe quel poste : un comptable qui veille à la bonne santé financière d’une association, un développeur qui crée une application facilitant l’accès à la culture, un logisticien qui optimise les chaînes d’approvisionnement pour réduire le gaspillage. Les signes révélateurs sont une fierté liée aux résultats collectifs plutôt qu’individuels, une sensibilité aux missions de l’entreprise, et une recherche d’emplois dans des organisations dont les finalités sont perçues comme « nobles ».

Le sens par le développement personnel et l’accomplissement

Ici, le sens provient de la possibilité de se réaliser pleinement, d’exploiter ses talents, d’apprendre en continu et de relever des défis qui poussent à se dépasser. Le travail est vu comme un terrain de jeu pour l’expression de son potentiel et l’épanouissement de soi. La carrière est une aventure personnelle où chaque expérience est une occasion de croissance.

Comment le reconnaître ? Ce type de sens se manifeste par une soif d’apprentissage, une volonté de prendre des responsabilités plus importantes, et une frustration face à des tâches routinières ou peu stimulantes intellectuellement. La personne valorise les formations, les feedbacks constructifs, et les opportunités de progression. Elle est souvent très engagée dans des projets complexes qui lui permettent de mettre à profit ses compétences uniques. Les questions clés sont : « Ce travail me permet-il de devenir une meilleure version de moi-même ? », « Est-ce que j’apprends et j’évolue ? ». On le retrouve fréquemment chez les entrepreneurs, les chercheurs, les artistes, les consultants, ou tout individu pour qui la maîtrise d’un domaine est une source de fierté profonde.

Le sens par les relations et l’appartenance

Pour certaines personnes, le sens au travail est avant tout relationnel. Il émerge de la qualité des liens tissés avec les collègues, de l’esprit d’équipe, du sentiment de faire partie d’un groupe soudé qui partage des objectifs communs. L’ambiance de travail, la bienveillance, le soutien mutuel et la reconnaissance par les pairs sont des moteurs essentiels.

Comment le reconnaître ? Les individus pour qui ce sens est primordial sont souvent des piliers de la cohésion d’équipe. Ils initient les pauses-café, organisent des déjeuners d’équipe, et sont sensibles à la dynamique de groupe. Ils peuvent préférer un poste moins prestigieux ou moins bien payé dans une équipe qu’ils apprécient à un poste plus enviable dans un environnement toxique. Le télétravail excessif peut être une source de mal-être pour eux, car il limite les interactions informelles. Les questions qui les animent sont : « Est-ce que je me sens accepté et intégré ? », « Puis-je compter sur mes collègues et eux sur moi ? ». La culture d’entreprise, les rituels collectifs et le leadership bienveillant sont des facteurs clés pour nourrir ce type de sens.

Le sens par l’autonomie et la maîtrise

Ce sens est lié au besoin de contrôle et de liberté dans l’exécution de son travail. Il s’agit de pouvoir organiser son temps, ses méthodes et ses priorités selon sa propre judgment. La maîtrise fait référence au désir de devenir excellent dans un domaine spécifique, ce qui nécessite de l’autonomie pour expérimenter et perfectionner sa pratique.

Comment le reconnaître ? Une personne qui valorise ce sens réagira mal à un micro-management excessif. Elle cherchera à comprendre le « pourquoi » d’une tâche pour pouvoir proposer sa propre façon de la réaliser. Elle apprécie les objectifs clairs mais la liberté sur les moyens pour les atteindre. Les signes incluent une propension à améliorer les processus, une frustration face à des procédures rigides et injustifiées, et une grande responsabilisation. Les artisans, les freelances, les experts techniques ou les postes avec une grande latitude décisionnelle sont souvent attractifs pour ces profils. La question centrale est : « Ai-je la liberté et les moyens de faire mon travail correctement, à ma manière ? ».

Le sens par la cohérence éthique et les valeurs

Ce type de sens est profondément ancré dans l’alignement entre les valeurs personnelles de l’individu et les actions, la culture et la raison d’être de l’organisation pour laquelle il travaille. Travailler pour une entreprise dont les pratiques sont en contradiction avec ses convictions profondes est source d’un profond malaise, souvent appelé « dissonance éthique ».

Comment le reconnaître ? Ces personnes sont très attentives à la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), à l’éthique des affaires, à la transparence et à l’intégrité des dirigeants. Elles peuvent refuser des offres d’emploi financièrement attractives si l’entreprise a une réputation douteuse. Elles sont susceptibles de s’engager dans des groupes de travail sur la diversité, l’environnement ou l’éthique au sein de leur organisation. Les questions qu’elles se posent sont : « Cette entreprise fait-elle le bien ? », « Suis-je fier de dire pour qui je travaille ? ». Un scandale éthique au sein de l’entreprise peut anéantir complètement leur sentiment de sens au travail, même si les autres dimensions (relations, autonomie) sont satisfaisantes.

Le sens par la sécurité et la stabilité

Bien que parfois sous-estimé dans les discours modernes sur l’épanouissement au travail, le sens peut tout simplement provenir de la capacité du travail à fournir une sécurité financière et une stabilité de vie à soi-même et à sa famille. Dans un monde incertain, avoir un emploi stable qui permet de subvenir à ses besoins et de planifier l’avenir est une source fondamentale de tranquillité d’esprit et, par extension, de sens.

Comment le reconnaître ? Ce sens est prioritaire pour les personnes ayant des charges familiales importantes, celles qui ont connu des périodes de précarité, ou celles qui valorisent une certaine routine et une prévisibilité. Elles peuvent être moins enclines à prendre des risques professionnels (changer d’emploi, se reconvertir) et accorder une grande importance aux avantages sociaux, à la pérennité de l’entreprise et à la clarté du contrat de travail. Leur motivation est moins dans la passion pour les tâches elles-mêmes que dans la sécurité globale que le poste procure. La question est : « Mon travail me permet-il de vivre décemment et sereinement, sans anxiété constante ? ». Il est crucial de ne pas juger ce type de sens comme « moindre », car il répond à un besoin humain fondamental de sécurité.

Comment reconnaître votre type de sens dominant ?

Il est rare qu’une personne ne se reconnaisse que dans un seul type de sens. La plupart d’entre nous avons un mélange de ces dimensions, avec un ou deux qui prédominent. Identifier votre hiérarchie personnelle est un exercice puissant pour faire des choix de carrière éclairés.

Méthode d’auto-réflexion : Prenez le temps de réfléchir aux moments où vous vous êtes senti le plus épanoui et fier dans votre travail. Quel élément était présent ? Était-ce la gratitude d’un client (utilité sociale) ? La résolution d’un problème complexe (accomplissement) ? Une célébration d’équipe (relations) ? Analysez également vos frustrations : qu’est-ce qui, lorsqu’il vous manque, vous démotive le plus ? Est-ce le manque de reconnaissance de votre manager (relations/valeurs) ? L’impression de ne pas progresser (développement) ? Des procédures kafkaïennes (autonomie) ?

Pour les managers : Reconnaître les types de sens dominants dans votre équipe est un levier formidable de motivation. Un collaborateur qui cherche l’utilité sociale sera motivé par des projets à impact, tandis qu’un autre qui cherche l’accomplissement appréciera une formation pointue. Posez des questions ouvertes lors des entretiens individuels : « Qu’est-ce qui te rend fier dans ton travail ? », « Qu’est-ce qui est le plus important pour toi dans ton environnement professionnel ? ». Adapter votre style de management et les missions en fonction de ces drivers individuels permet de créer un engagement bien plus profond et authentique que les leviers génériques.

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