Les mythes sur motivation au travail démystifiés

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Les mythes sur la motivation au travail démystifiés

La motivation au travail est un sujet complexe, souvent entouré de croyances erronées qui influencent les pratiques managériales et les attentes des employés. Dans cet article, nous allons déconstruire les idées reçues les plus répandues et explorer les vérités scientifiques qui se cachent derrière. Prêt à remettre en question ce que vous pensiez savoir sur la motivation professionnelle ?

📚 Table des matières

motivation au travail

L’argent est le principal moteur de motivation

Contrairement à une croyance largement répandue, l’argent n’est pas le facteur numéro un de motivation au travail. Bien sûr, une rémunération équitable est essentielle pour attirer et retenir les talents, mais une fois les besoins financiers de base satisfaits, d’autres facteurs prennent le relais. Selon la théorie des deux facteurs de Herzberg, l’argent est un « facteur d’hygiène » – son absence peut causer de la frustration, mais sa présence ne motive pas durablement.

Des études montrent que les employés sont plus motivés par des éléments comme la reconnaissance, l’autonomie, le sens du travail et les opportunités de croissance. Par exemple, Google a constaté que ses employés étaient plus motivés par la possibilité de travailler sur des projets innovants que par des augmentations salariales. La motivation intrinsèque (faire quelque chose parce qu’on y trouve du plaisir et de la satisfaction) est bien plus puissante que la motivation extrinsèque (faire quelque chose pour obtenir une récompense externe).

La motivation est une question de personnalité

Beaucoup pensent que certains individus sont naturellement motivés tandis que d’autres ne le sont pas. Cette vision fataliste ignore l’impact crucial de l’environnement de travail sur la motivation. La théorie de l’autodétermination montre que trois besoins psychologiques fondamentaux influencent la motivation : l’autonomie, la compétence et l’appartenance sociale.

Un manager peut considérablement influencer ces facteurs en offrant des choix (autonomie), en fournissant des défis adaptés aux compétences (compétence) et en favorisant les relations positives au travail (appartenance). Par exemple, chez Zappos, la culture d’entreprise centrée sur le bien-être et les relations humaines a démontré que même les employés initialement peu motivés pouvaient développer une forte implication.

Les employés motivés sont toujours productifs

Cette équation simpliste ignore la complexité des facteurs influençant la productivité. Un employé peut être très motivé mais manquer des ressources, des compétences ou un environnement propice pour transformer cette motivation en résultats concrets. La théorie des attentes de Vroom explique que la motivation dépend de trois éléments : l’expectative (croire que l’effort mènera à la performance), l’instrumentalité (croire que la performance mènera à une récompense) et la valence (valeur accordée à la récompense).

Prenons l’exemple d’un développeur très motivé mais travaillant avec des outils obsolètes : sa motivation ne suffira pas à compenser les obstacles techniques. Les entreprises comme Atlassian l’ont compris en offrant à leurs employés du temps et des ressources pour des projets personnels, combinant ainsi motivation et conditions optimales pour la productivité.

La peur est un bon motivateur

Si la peur peut provoquer une action immédiate, ses effets à long terme sont désastreux. Les environnements de travail basés sur la menace génèrent du stress chronique, de l’épuisement professionnel et une baisse de la qualité du travail. Les neurosciences montrent que le stress chronique altère les fonctions cognitives et la capacité à prendre des décisions complexes.

À l’inverse, des entreprises comme Patagonia ont démontré qu’une culture de confiance et de bienveillance engendre une motivation plus durable et une meilleure performance. Leur politique de flexibilité et de soutien aux employés a abouti à une productivité élevée et à un taux de rétention exceptionnel. La peur peut faire travailler, mais seule la confiance permet de faire bien travailler.

Les récompenses externes suffisent à maintenir la motivation

Les bonus, primes et autres incitations matérielles ont un impact limité dans le temps et peuvent même diminuer la motivation intrinsèque. C’est ce qu’on appelle l’effet de surjustification : quand une récompense externe est introduite pour une activité déjà appréciée pour elle-même, la motivation intrinsèque peut diminuer.

Une étude classique a montré que des enfants qui aimaient dessiner ont perdu de l’intérêt pour cette activité après avoir reçu des récompenses. En entreprise, cela se traduit par le fait que les programmes de reconnaissance non monétaire (feedback positif, opportunités d’apprentissage, responsabilités accrues) ont souvent un impact plus durable. Microsoft, par exemple, a repensé son système d’évaluation pour mettre l’accent sur le développement des compétences plutôt que sur les récompenses financières.

La motivation est constante et linéaire

La motivation fluctue naturellement en fonction de nombreux facteurs : fatigue, événements personnels, cycle des projets, etc. Croire qu’un employé doit être constamment à 100% de sa motivation est irréaliste et contre-productif. La recherche sur les rythmes circadiens montre que notre énergie et notre motivation varient naturellement au cours de la journée et de la semaine.

Des entreprises progressistes comme Basecamp ont adopté des approches flexibles, permettant aux employés d’adapter leur rythme de travail à leurs fluctuations naturelles de motivation. Plutôt que de forcer une productivité constante, elles misent sur des périodes de travail intense suivies de temps de récupération, reconnaissant ainsi le caractère cyclique de la motivation humaine.

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