Les erreurs courantes concernant effet Dunning-Kruger

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Les erreurs courantes concernant l’effet Dunning-Kruger

L’effet Dunning-Kruger est l’un des biais cognitifs les plus fascinants et les plus mal compris en psychologie. Nombreux sont ceux qui en parlent, mais rares sont ceux qui en saisissent véritablement les nuances. Dans cet article, nous allons explorer les erreurs les plus courantes commises lorsqu’on aborde ce phénomène, et comment les éviter pour une compréhension plus juste et plus utile.

📚 Table des matières

Les erreurs courantes concernant

Confondre l’effet Dunning-Kruger avec de la simple arrogance

L’une des erreurs les plus répandues est de réduire l’effet Dunning-Kruger à un simple trait de personnalité comme l’arrogance ou la suffisance. En réalité, il s’agit d’un biais cognitif profondément enraciné dans notre incapacité à évaluer objectivement nos propres compétences. Contrairement à l’arrogance qui est un trait stable, l’effet Dunning-Kruger est une distorsion temporaire de la perception de soi qui peut affecter n’importe qui dans des domaines spécifiques. Par exemple, un étudiant débutant en mathématiques peut surestimer ses capacités non par arrogance, mais simplement parce qu’il manque des connaissances métacognitives pour évaluer correctement son niveau.

Penser que seuls les incompétents sont concernés

Beaucoup imaginent que l’effet Dunning-Kruger ne concerne que les personnes incompétentes. C’est une vision réductrice. La recherche originale de Dunning et Kruger montre que ce biais affecte tout le monde à des degrés divers. Même les experts peuvent être touchés lorsqu’ils abordent des domaines en dehors de leur spécialité. Un chirurgien cardiaque renommé pourrait ainsi surestimer ses compétences en économie ou en politique simplement parce qu’il transpose inconsciemment la confiance acquise dans son domaine d’expertise.

Négliger le versant des experts sous-estimant leurs compétences

L’effet Dunning-Kruger a un versant moins connu mais tout aussi important : les personnes hautement compétentes ont tendance à sous-estimer leurs capacités. Ce phénomène s’explique par ce qu’on appelle la « malédiction de la connaissance » : les experts oublient à quel point certaines choses qui leur paraissent évidentes sont complexes pour les novices. Un professeur d’université pourrait ainsi penser qu’il est médiocre parce qu’il voit toutes les nuances et complexités de son sujet, alors qu’en réalité il maîtrise son domaine bien mieux que la plupart.

Croire que l’effet est immuable et indépendant du contexte

Une autre erreur fréquente est de considérer l’effet Dunning-Kruger comme une loi universelle et immuable. En réalité, son intensité varie considérablement selon le contexte et le domaine considéré. Certains domaines techniques avec des critères d’évaluation objectifs (comme les mathématiques) montrent moins l’effet que des domaines plus subjectifs (comme l’art ou la politique). De plus, l’effet peut diminuer avec des interventions spécifiques comme la formation métacognitive qui apprend aux individus à mieux évaluer leurs propres performances.

Utiliser l’effet Dunning-Kruger comme simple insulte intellectuelle

Dans les débats en ligne notamment, l’effet Dunning-Kruger est souvent invoqué comme une simple insulte pour discréditer un interlocuteur. Cette utilisation est problématique à plusieurs titres. D’abord, elle transforme un concept scientifique en arme rhétorique. Ensuite, elle ignore que l’accusateur pourrait lui-même être victime du biais qu’il dénonce. Enfin, cette utilisation détourne l’effet Dunning-Kruger de sa fonction première : un outil pour comprendre nos limites cognitives et progresser, pas pour rabaisser les autres.

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