Les impacts psychologiques de maladie de Parkinson

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La maladie de Parkinson est souvent associée à ses symptômes physiques bien connus comme les tremblements ou la rigidité musculaire. Pourtant, ses répercussions psychologiques sont tout aussi dévastatrices, bien que moins visibles. Cet article explore en profondeur les impacts mentaux et émotionnels de cette pathologie neurodégénérative, offrant un éclairage précieux pour les patients, leurs proches et les professionnels de santé.

📚 Table des matières

Les impacts psychologiques de la maladie de Parkinson

La dépression : un compagnon fréquent de la maladie

Près de 50% des patients parkinsoniens souffrent de dépression à un moment donné de leur parcours. Contrairement à une simple réaction à la maladie, il s’agit souvent d’une manifestation directe des changements neurochimiques dans le cerveau. La diminution de dopamine, sérotonine et noradrénaline joue un rôle clé. Les symptômes incluent une tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités autrefois plaisantes, et des pensées négatives envahissantes. Un cas typique est celui de Monsieur D., 68 ans, qui après son diagnostic a progressivement abandonné ses activités sociales, se sentant « vidé » malgré un traitement médicamenteux bien ajusté.

L’anxiété et ses multiples visages

Les troubles anxieux touchent environ 40% des patients. Ils se manifestent sous diverses formes : anxiété généralisée, attaques de panique, ou peurs spécifiques liées aux symptômes moteurs. L’anxiété de performance est particulièrement fréquente – la crainte de « bloquer » en public lors d’un freezing (épisode où le patient ne peut plus bouger). Madame L., enseignante à la retraite, décrit comment l’anticipation de ses tremblements lors des repas familiaux provoque chez elle une angoisse paralysante plusieurs heures à l’avance.

Les troubles cognitifs et la démence

Avec la progression de la maladie, 80% des patients développent des troubles cognitifs, et 30% évoluent vers une démence parkinsonienne. Les difficultés concernent surtout les fonctions exécutives (planification, flexibilité mentale), la mémoire de travail et le ralentissement de la pensée. Contrairement à la maladie d’Alzheimer, la mémoire épisodique est relativement préservée au début. Le cas du Dr P., ancien chirurgien, illustre cette évolution : il parvient à se souvenir d’événements passés mais ne peut plus suivre une recette de cuisine simple.

L’apathie : quand la motivation disparaît

Distincte de la dépression, l’apathie toucherait jusqu’à 70% des patients. Elle se caractérise par une perte de motivation, une réduction des activités volontaires et une indifférence émotionnelle. Les circuits fronto-striataux dysfonctionnels en sont la cause principale. Contrairement à un patient dépressif qui veut agir mais n’en a pas la force, le patient apathique n’a tout simplement plus envie. Monsieur G., ancien passionné de jardinage, reste des heures assis sans rien faire, déclarant simplement « ça ne m’intéresse plus ».

Les perturbations du sommeil et leur impact psychique

Les troubles du sommeil affectent 60-90% des patients. Outre l’insomnie classique, on observe des phénomènes spécifiques comme le trouble du comportement en sommeil paradoxal (où les patients « vivent » leurs rêves), ou l’hypersomnolence diurne. Ces perturbations exacerbent la fatigue cognitive, l’irritabilité et les symptômes dépressifs. Madame T. décrit des nuits hachées par des cauchemars violents où elle se bat contre des agresseurs invisibles, la laissant épuisée et craintive au réveil.

Les hallucinations et les psychoses

Environ 50% des patients sous traitement à long terme développent des hallucinations, généralement visuelles (voir des animaux ou des personnes inexistantes). Dans 10% des cas, cela évolue vers un véritable syndrome psychotique avec idées délirantes. Ces symptômes sont souvent induits par les médicaments dopaminergiques. Le cas de Monsieur R. est frappant : il voit régulièrement des enfants jouer dans son salon le soir, tout en conservant un certain recul (« Je sais qu’ils ne sont pas réels, mais ils sont si vivants »).

L’impact sur l’estime de soi et l’identité

La maladie remet en question l’image que le patient a de lui-même. Les pertes fonctionnelles (ne plus pouvoir écrire lisiblement, conduire, etc.) érodent progressivement le sentiment de compétence et d’autonomie. Beaucoup décrivent un sentiment de « deuil de soi ». Madame S., ancienne danseuse, parle de son corps comme d’un « traître » qui ne répond plus à ses attentes. Ce changement identitaire nécessite un long travail d’adaptation psychologique.

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