Mythes et réalités à propos de hypnose

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Mythes et réalités à propos de l’hypnose

L’hypnose fascine autant qu’elle effraie. Entre représentations hollywoodiennes et pratiques thérapeutiques, la frontière entre mythes et réalités est souvent floue. Cet article démêle le vrai du faux en explorant les idées reçues les plus tenaces sur l’hypnose, tout en révélant son potentiel réel pour la santé mentale et le développement personnel.

📚 Table des matières

Mythes et réalités à propos de l'hypnose

L’hypnose, un état de sommeil ?

Contrairement à la croyance populaire, l’hypnose n’a rien à voir avec le sommeil. Les scanners cérébraux montrent une activité neuronale distincte : sous hypnose, le cerveau présente des ondes alpha (relaxation profonde) et thêta (méditation), alors que le sommeil implique des ondes delta. Le sujet reste conscient, capable d’entendre et de réagir, bien qu’avec une attention focalisée. Cette confusion vient des termes « transe » et des inductions hypnotiques utilisant des métaphores de sommeil (« vos paupières deviennent lourdes… »). En réalité, c’est un état d’hyper-concentration similaire à celui d’un lecteur absorbé par un livre ou d’un conducteur sur autoroute.

Perte de contrôle sous hypnose : réalité ou fiction ?

Le mythe de la perte de contrôle sous hypnose persiste depuis les shows télévisés. Pourtant, aucune étude n’a démontré qu’un hypnotiseur pouvait forcer quelqu’un à agir contre sa volonté ou ses valeurs. L’hypnose thérapeutique repose sur la coopération : le thérapeute guide, mais le patient garde toujours le contrôle. Par exemple, lors d’une séance pour arrêter de fumer, si le patient refuse inconsciemment l’idée d’abandonner la cigarette, aucune suggestion ne prendra effet. Ce phénomène s’appelle la « résistance hypnotique », preuve que la volonté individuelle reste intacte.

L’hypnose peut-elle révéler des souvenirs oubliés ?

Ce point fait débat parmi les experts. Si l’hypnose peut accéder à des souvenirs enfouis (comme des détails d’enfance), elle crée aussi des « faux souvenirs » par suggestibilité. Le cerveau sous hypnose tend à combler les lacunes avec des éléments fictifs pour « plaire » au thérapeute. En 1990, l’affaire Paul Ingram aux États-Unis a montré les dangers de cette pratique : des souvenirs de crimes sataniques « retrouvés » sous hypnose se sont révélés totalement inventés. Les thérapeutes sérieux utilisent donc l’hypnose mnésique avec prudence, en croisant toujours les informations avec des preuves tangibles.

Tout le monde est-il hypnotisable ?

Les recherches indiquent que 10 à 15% de la population sont hautement hypnotisables, 70% modérément, et 15% peu ou pas. Cette susceptibilité dépend de facteurs neurobiologiques (connexions dans le cortex préfrontal) et psychologiques (capacité à lâcher prise). Contrairement aux idées reçues, l’intelligence ou la force de volonté n’ont aucun lien. Le test de l’échelle d’Harvard (mesurant la réponse à 12 suggestions) reste la référence pour évaluer l’hypnotisabilité. Bonne nouvelle : avec un entraînement régulier (méditation, visualisation), on peut augmenter sa réceptivité de 30 à 40% selon une étude de l’Université de Stanford (2016).

L’hypnose comme outil thérapeutique validé

Reconnue par l’INSERM depuis 2015, l’hypnothérapie montre une efficacité prouvée pour : la gestion de la douleur (réduction de 40% des analgésiques en chirurgie), les troubles anxieux (75% de réussite sur les phobies simples), et la dépendance au tabac (taux d’abstinence à 6 mois supérieur aux patchs). Son mécanisme d’action ? En court-circuitant le cortex préfrontal (siège du raisonnement critique), elle permet d’accéder directement à l’inconscient pour modifier des schémas ancrés. L’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris l’utilise même en cardiologie pour réduire le stress pré-opératoire.

Hypnose de spectacle vs hypnose clinique

Ces deux pratiques n’ont presque rien en commun. L’hypnose de spectacle :

  • Cible les 10% de personnes très suggestibles
  • Utilise des techniques d’influence sociale (effet de groupe, autorité du hypnotiseur)
  • Crée des effets spectaculaires mais éphémères

L’hypnose clinique :

  • S’adapte à chaque patient
  • Travaille sur des objectifs thérapeutiques précis
  • Produit des changements durables (minimum 3 à 5 séances)

Un exemple marquant : un sujet de spectacle pourra « croire » être une rockstar le temps d’un show, alors qu’en thérapie, l’hypnose modifiera durablement sa perception de lui-même pour traiter une estime de soi défaillante.

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