Les erreurs courantes concernant violence psychologique

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Les erreurs courantes concernant la violence psychologique

La violence psychologique est souvent mal comprise, minimisée ou ignorée. Pourtant, ses conséquences peuvent être aussi dévastatrices que celles de la violence physique. Dans cet article, nous explorons les erreurs les plus répandues à son sujet, pour mieux la reconnaître et la combattre.

Les erreurs courantes concernant

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Confondre violence psychologique et simple conflit

L’une des erreurs les plus fréquentes est de confondre la violence psychologique avec des disputes ou conflits ponctuels. Contrairement à un désaccord passager, la violence psychologique est un schéma répétitif visant à contrôler, dévaloriser ou isoler la victime.

Exemples caractéristiques :

  • Critiques constantes sur l’apparence, les compétences ou les choix personnels
  • Menaces voilées (« Personne d’autre ne voudrait de toi »)
  • Chantage affectif systématique
  • Dénigrement en public ou devant des proches

Le psychologue Martin Teicher (Harvard) souligne que ce type d’agression active les mêmes zones cérébrales que la douleur physique, confirmant son impact neurologique réel.

Minimiser l’impact de la violence psychologique

Beaucoup considèrent à tort que « ce ne sont que des mots ». Pourtant, les études montrent des conséquences graves :

  • Anxiété chronique (76% des victimes selon l’OMS)
  • Dépression majeure (risque multiplié par 2,5)
  • Troubles post-traumatiques complexes
  • Diminution de l’estime de soi persistante à long terme

Une méta-analyse de 2021 (Journal of Traumatic Stress) révèle que 68% des victimes de violence psychologique développent des symptômes équivalents à ceux de survivants de catastrophes naturelles.

Croire qu’elle ne concerne que les couples

Cette violence s’exerce dans divers contextes :

  • Familial : parents toxiques, fratries abusives
  • Amical : « amis » manipulateurs
  • Professionnel : harcèlement moral
  • Institutionnel : écoles, maisons de retraite

Le Dr. Marie-France Hirigoyen note que dans 43% des cas qu’elle a étudiés, l’agresseur n’était pas un partenaire intime mais une figure d’autorité ou un proche.

Penser que les victimes peuvent facilement partir

Cette idée reçue ignore les mécanismes psychologiques complexes :

  • Syndrome de Stockholm relationnel
  • Dépendance économique (surtout chez les femmes)
  • Isolement progressif des réseaux de soutien
  • Culpabilisation internalisée (« C’est de ma faute »)

Une étude longitudinale (Université de Lyon, 2019) montre qu’il faut en moyenne 7 tentatives avant qu’une victime quitte définitivement son agresseur psychologique.

Ignorer les signes chez les enfants

Les enfants exposés développent souvent :

  • Retards de développement émotionnel
  • Troubles du sommeil persistants
  • Difficultés scolaires soudaines
  • Comportements régressifs (énurésie, succion du pouce)

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik explique que ces séquelles modifient durablement l’architecture cérébrale en développement, avec des impacts jusqu’à l’âge adulte.

Nier la violence psychologique au travail

Le harcèlement moral professionnel présente des spécificités :

  • Surcharge de travail délibérée
  • Sabotage des tâches
  • Exclusion des communications importantes
  • Remarques humiliantes déguisées en « feedback »

L’INRS estime que 30% des arrêts maladie prolongés en France ont pour origine une violence psychologique au travail non reconnue.

Attendre des preuves tangibles

Contrairement aux violences physiques, les traces sont souvent invisibles :

  • Messages effacés
  • Agression en privé
  • Techniques de gaslighting (« Tu exagères »)

Les tribunaux commencent à reconnaître ces réalités. En 2023, une décision historique (Cour d’appel de Paris) a condamné un agresseur sur la base exclusive de témoignages psychologiques et de journaux intimes.

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