L’asexualité reste une orientation sexuelle méconnue, souvent incomprise, voire ignorée par beaucoup. Pourtant, elle concerne une part significative de la population. Aborder ce sujet avec vos proches peut s’avérer délicat, surtout si vous craignez des réactions négatives ou des incompréhensions. Cet article vous guide pas à pas pour engager cette conversation avec bienveillance, clarté et sérénité.
📚 Table des matières
Comprendre l’asexualité avant d’en parler
Avant d’aborder le sujet avec vos proches, il est essentiel de bien comprendre ce qu’est l’asexualité. Contrairement aux idées reçues, une personne asexuelle n’est pas simplement « frileuse » ou « en manque d’expérience ». L’asexualité se définit par une absence ou une très faible attraction sexuelle envers autrui. Cela ne signifie pas nécessairement un manque de désir romantique ou affectif. Certaines personnes asexuelles peuvent ressentir de l’amour, du désir de compagnie ou même s’engager dans des relations intimes sans pour autant éprouver d’attirance sexuelle.
Il existe également des nuances au sein du spectre asexuel, comme la demisexualité (attirance sexuelle uniquement après un lien émotionnel fort) ou la graysexualité (attirance sexuelle rare ou fluctuante). Prenez le temps de vous informer via des sources fiables, comme des associations spécialisées ou des ouvrages de référence, afin d’éviter les malentendus lors de la discussion.
Choisir le bon moment et le bon cadre
Le contexte dans lequel vous abordez le sujet est crucial. Privilégiez un moment où votre interlocuteur est disponible et réceptif, sans distractions ni stress extérieur. Évitez les discussions à la va-vite ou dans un environnement bruyant. Un cadre calme et intime, comme lors d’une promenade ou d’un moment détendu à la maison, peut favoriser une écoute attentive.
Si vous craignez une réaction négative, vous pouvez amorcer la conversation en douceur : « Il y a quelque chose d’important dont j’aimerais te parler, mais je ne sais pas trop comment l’aborder… ». Cela permet de préparer mentalement votre interlocuteur sans le brusquer. Si vous sentez que la personne n’est pas prête à entendre ce que vous avez à dire, il est parfois préférable de reporter la discussion.
Utiliser des termes clairs et accessibles
L’asexualité étant peu médiatisée, vos proches peuvent ne pas connaître le terme ou le mal interpréter. Utilisez des mots simples et des exemples concrets pour expliquer votre ressenti. Par exemple : « Pour moi, l’attirance sexuelle envers les autres n’existe pas, ou très rarement. Cela ne veut pas dire que je ne peux pas tomber amoureux(se), mais simplement que le désir sexuel n’est pas présent. »
Évitez le jargon trop technique (comme « spectre asexuel » ou « aromantisme ») si votre interlocuteur n’est pas familier avec ces concepts. Vous pouvez cependant lui proposer des ressources pour approfondir ensuite. N’hésitez pas à comparer avec des situations qu’il comprendrait mieux, comme le fait de ne pas aimer un aliment populaire : « C’est comme si tout le monde adorait le chocolat, mais que toi, ça ne te fait ni chaud ni froid. »
Anticiper les réactions et questions
Les réactions peuvent varier : curiosité, incompréhension, voire scepticisme. Certaines personnes pourraient minimiser votre expérience (« Tu n’as juste pas trouvé la bonne personne ») ou poser des questions intrusives (« Mais tu as déjà essayé ? »). Préparez-vous mentalement à ces réponses et réfléchissez à des réponses bienveillantes mais fermes.
Par exemple : « Je comprends que ce soit difficile à concevoir, mais c’est comme ça que je me sens. Ce n’est pas une phase ou un choix. » ou « Je préfère ne pas discuter de ma vie intime en détail, mais je suis heureux(se) d’expliquer ce qu’est l’asexualité si tu veux en savoir plus. » Gardez en tête que certaines réactions négatives viennent souvent de l’ignorance plutôt que d’une véritable malveillance.
Rester patient et ouvert au dialogue
Une seule conversation ne suffira peut-être pas à faire comprendre l’asexualité à vos proches. Soyez patient et ouvert aux questions, même si elles vous semblent basiques ou répétitives. Certaines personnes auront besoin de temps pour assimiler l’information, surtout si elles n’ont jamais entendu parler de ce sujet auparavant.
Proposez des ressources complémentaires (livres, articles, vidéos) pour qu’ils puissent s’informer à leur rythme. Encouragez-les à exprimer leurs doutes ou leurs craintes sans jugement. Rappelez-leur que votre asexualité ne change rien à vos sentiments pour eux et que vous souhaitez simplement qu’ils comprennent mieux qui vous êtes.
Ressources pour approfondir le sujet
Si vos proches manifestent de l’intérêt, orientez-les vers des sources fiables. Voici quelques pistes :
- Livres : The Invisible Orientation de Julie Sondra Decker (en anglais, mais très complet).
- Sites web : AVEN (Asexual Visibility and Education Network) propose des articles en français.
- Vidéos : Des créateurs de contenu comme Ash Hardell ou David Jay expliquent l’asexualité de manière accessible.
- Associations : Contactez des organisations LGBTQIA+ locales, qui peuvent avoir des ressources spécifiques.
N’hésitez pas à partager votre propre expérience si vous vous sentez à l’aise. Votre témoignage peut aider à rendre l’asexualité plus tangible pour vos proches.
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