Les différentes formes de asexualité

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L’asexualité, souvent méconnue ou mal comprise, représente une orientation sexuelle où une personne ne ressent pas ou peu d’attirance sexuelle envers autrui. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’un trouble ou d’un choix, mais d’une identité à part entière, riche en nuances. Dans cet article, nous explorerons les différentes formes d’asexualité, chacune avec ses spécificités, pour mieux comprendre cette diversité souvent invisibilisée.

📚 Table des matières

formes de asexualité

L’asexualité : définition et nuances

L’asexualité se caractérise par une absence ou une très faible attirance sexuelle envers d’autres personnes. Contrairement à la chasteté ou l’abstinence, qui sont des choix, l’asexualité est une orientation innée. Cependant, elle ne signifie pas nécessairement l’absence de désir romantique ou de relations intimes. Certaines personnes asexuelles peuvent ressentir une attirance romantique (hétéroromantique, homoromantique, biromantique, etc.), tandis que d’autres ne ressentent aucune attirance, qu’elle soit sexuelle ou romantique (aromantisme).

Il est important de noter que l’asexualité existe sur un spectre, avec des variations individuelles. Certaines personnes asexuelles peuvent avoir des rapports sexuels par compromis, par curiosité ou pour satisfaire un partenaire, sans pour autant ressentir de désir intrinsèque. D’autres rejettent toute forme d’activité sexuelle. La communauté asexuelle utilise souvent le terme « ace » comme raccourci pour désigner les personnes asexuelles.

L’asexualité grise (gray-asexuality)

L’asexualité grise, ou gray-asexuality, désigne les personnes qui se situent entre l’asexualité et la sexualité « classique ». Elles peuvent ressentir une attirance sexuelle très rare, uniquement dans des circonstances spécifiques, ou avec une intensité si faible qu’elle ne les pousse pas à agir. Par exemple, une personne gray-ace pourrait ressentir une attirance une fois tous les dix ans, ou uniquement après avoir développé un lien émotionnel extrêmement fort.

Cette forme d’asexualité est souvent mal comprise, car elle ne correspond pas aux stéréotypes de l’asexualité « pure ». Pourtant, elle est tout aussi valide. Les gray-ace peuvent se sentir exclu·e·s des deux côtés : trop asexuel·le·s pour les personnes allosexuelles (non asexuelles), mais pas assez pour certain·e·s membres de la communauté ace. Il est crucial de reconnaître leur expérience comme légitime.

La demisexualité

La demisexualité est une forme d’asexualité où l’attirance sexuelle ne peut émerger qu’après la formation d’un lien émotionnel profond. Contrairement aux personnes allosexuelles, qui peuvent ressentir une attirance dès la première rencontre, les demisexuel·le·s ont besoin de temps, de confiance et d’intimité affective avant de potentiellement développer un désir sexuel.

Un exemple classique est celui d’une personne demisexuelle qui ne ressent aucune attirance envers des inconnu·e·s ou des connaissances superficielles, mais qui peut en développer après des mois ou des années d’amitié proche. La demisexualité met en lumière la diversité des mécanismes d’attirance, souvent ignorés dans les discours dominants sur la sexualité.

L’asexualité aromantique

Les personnes asexuelles aromantiques ne ressentent ni attirance sexuelle ni attirance romantique. Elles peuvent tout à fait avoir des relations platoniques profondes, des amitiés intenses, ou des partenariats de vie sans composante romantique ou sexuelle. Leur mode de relation défie souvent les normes sociales qui valorisent le couple amoureux comme idéal suprême.

Par exemple, une personne aromantique asexuelle pourrait choisir de vivre avec un·e ami·e proche, partager des projets de vie, sans pour autant éprouver de « sentiments amoureux » au sens traditionnel. Ces modèles relationnels alternatifs gagnent à être mieux connus pour lutter contre l’invisibilisation des personnes aro-ace.

L’asexualité avec attirance romantique

À l’inverse, certain·e·s personnes asexuelles ressentent une attirance romantique, qu’elle soit hétéro, homo, bi ou panromantique. Elles peuvent tomber amoureuses, désirer des câlins, des moments intimes non sexuels, ou construire des relations romantiques sans sexualité. Ces personnes illustrent la dissociation possible entre attirance romantique et attirance sexuelle.

Un couple où l’un·e est asexuel·le romantique et l’autre allosexuel·le peut par exemple négocier des arrangements pour satisfaire les besoins de chacun·e, que ce soit par la non-exclusivité sexuelle, la masturbation, ou d’autres compromis. La communication ouverte est ici essentielle.

L’asexualité fluctuante (aceflux)

L’aceflux décrit une expérience où l’intensité de l’asexualité varie dans le temps. Une personne aceflux peut passer par des phases d’asexualité « pure », puis des moments où une certaine attirance sexuelle émerge, avant de retomber dans l’asexualité. Ces fluctuations ne sont pas un choix et peuvent être influencées par des facteurs hormonaux, psychologiques ou contextuels.

Par exemple, une personne aceflux pourrait ressentir une attirance sexuelle pendant quelques semaines, puis ne plus en ressentir pendant des mois. Cette fluidité peut être déroutante, tant pour la personne concernée que pour son entourage, d’où l’importance de la reconnaissance de cette identité.

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