L’asexualité reste un sujet méconnu et souvent mal compris dans notre société. Pourtant, elle concerne une part significative de la population. Comment aborder ce sujet avec sensibilité et respect ? Cet article vous propose des stratégies pratiques pour mieux comprendre et communiquer autour de l’asexualité.
📚 Table des matières
Comprendre l’asexualité : définitions et nuances
L’asexualité se définit comme une absence d’attirance sexuelle envers autrui. Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas un trouble ni un choix, mais une orientation sexuelle à part entière. Il existe cependant un spectre asexuel riche en nuances :
- Demi-sexualité : attirance sexuelle uniquement après avoir établi un lien émotionnel fort
- Gray-A : expérience occasionnelle ou limitée de l’attirance sexuelle
- Aromantisme : absence d’attirance romantique (distinct de l’asexualité)
Une étude de Bogaert (2004) estime que 1% de la population serait asexuelle, soit environ 70 millions de personnes dans le monde. Pourtant, cette orientation reste largement invisibilisée dans les médias et les discours publics.
Les idées reçues à déconstruire
Plusieurs mythes persistent autour de l’asexualité, contribuant à la stigmatisation :
- « C’est une phase » : Comme toute orientation, l’asexualité est une identité stable pour la plupart des personnes concernées.
- « Ils ont subi un traumatisme » : Aucune étude ne corrèle systématiquement asexualité et traumatisme.
- « Ils sont contre le sexe » : Beaucoup d’asexuels n’ont rien contre la sexualité chez les autres.
- « C’est un problème médical » : L’asexualité n’est pas un dysfonctionnement à soigner.
Ces préjugés peuvent causer un réel mal-être chez les personnes asexuelles, notamment lorsqu’elles sont confrontées à des pressions sociales pour « changer ».
Comment engager la conversation avec une personne asexuelle
Aborder le sujet demande tact et respect. Voici des stratégies concrètes :
- Éviter les questions intrusives : Ne pas demander « pourquoi » ni suggérer des explications médicales.
- Privilégier l’écoute active : « Peux-tu m’en dire plus sur ton expérience ? » plutôt que « Tu devrais essayer… ».
- Respecter les limites : Certaines personnes ne souhaitent pas en parler – c’est leur droit.
- Utiliser un langage inclusif : Éviter les généralisations comme « Tout le monde a des désirs sexuels ».
Exemple de dialogue respectueux : « Je ne connais pas bien l’asexualité mais je suis ouvert à comprendre ton vécu. Est-ce que tu serais à l’aise pour en parler ? »
Le rôle de l’entourage : soutien et acceptation
Pour les proches d’une personne asexuelle, l’acceptation passe par plusieurs étapes :
- Se renseigner : Lire des témoignages et ressources fiables (comme l’AVEN – Asexual Visibility and Education Network).
- Éviter le déni : Ne pas minimiser (« Tu finiras par rencontrer la bonne personne »).
- Adapter ses attentes : Comprendre que les relations peuvent prendre d’autres formes (amitié profonde, partenariat queerplatonic).
- Soutenir face aux discriminations : Les asexuels subissent souvent moqueries ou exclusion.
Un parent pourrait dire : « Je ne comprends pas tout mais je t’aime et je respecte qui tu es. » Cette simple phrase peut faire toute la différence.
Ressources et communautés pour aller plus loin
Pour approfondir le sujet :
- Livres : « The Invisible Orientation » de Julie Sondra Decker (existe en français)
- Associations : AVEN (réseau international), Ace-Community.fr (francophone)
- Podcasts : « Sounds Fake But Okay » (en anglais) explore les relations asexuelles
- Événements : Semaine de visibilité asexuelle (fin octobre)
- Groupes de parole : Certains CGLBT+ organisent des rencontres dédiées
Ces espaces permettent aux personnes concernées de partager leurs expériences et de trouver du soutien.
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