Comment la technologie influence sexisme

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Comment la technologie influence le sexisme

La technologie façonne notre quotidien, mais elle n’est pas neutre. Elle reflète et amplifie souvent les biais sociétaux, notamment le sexisme. Des algorithmes biaisés aux stéréotypes véhiculés par les réseaux sociaux, l’impact est profond. Cet article explore comment la technologie perpétue ou combat les inégalités de genre, avec des exemples concrets et des analyses approfondies.

📚 Table des matières

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Les algorithmes et leurs biais genrés

Les algorithmes, censés être objectifs, reproduisent souvent les préjugés humains. Par exemple, les moteurs de recherche associent fréquemment des métiers techniques aux hommes et des rôles domestiques aux femmes. Une étude de 2019 a révélé que l’algorithme de recrutement d’Amazon favorisait les candidats masculins pour les postes techniques, reflétant des données historiquement biaisées. Ces biais s’ancrent dans les systèmes d’apprentissage automatique, perpétuant des inégalités structurelles.

Un autre exemple frappant est celui des outils de traduction automatique. Lorsqu’on traduit « il est infirmier » en turc (langue sans genre), Google Translate propose souvent « she is a nurse » en anglais, renforçant les stéréotypes de genre. Ces erreurs ne sont pas anodines : elles influencent les perceptions sociales et limitent les opportunités professionnelles pour les femmes.

Les réseaux sociaux : amplificateurs de stéréotypes

Les plateformes comme Instagram ou TikTok algorithmisent les contenus selon des critères qui renforcent souvent les rôles traditionnels. Les femmes sont surreprésentées dans les publicités pour des produits domestiques, tandis que les hommes dominent les sphères technologiques ou financières. Une analyse des publicités Facebook a montré que les annonces pour des postes d’ingénieurs ciblaient majoritairement des utilisateurs masculins.

De plus, les influenceuses sont fréquemment cantonnées à des niches comme la mode ou la maternité, alors que les hommes accèdent plus facilement à des sujets « sérieux ». Cette segmentation algorithmique crée une bulle informationnelle genrée, limitant l’exposition à des modèles diversifiés.

L’IA et la reproduction des inégalités

Les assistants vocaux (Siri, Alexa) genrés au féminin par défaut renforcent l’idée que les femmes sont dociles et serviles. Une étude du MIT a démontré que les systèmes de reconnaissance faciale commettent 34% plus d’erreurs sur les visages de femmes noires, révélant un biais intersectionnel. Ces technologies, utilisées pour le contrôle policier ou le recrutement, peuvent donc aggraver les discriminations.

Les chatbots destinés aux services clients reproduisent également des schémas sexistes. Lorsqu’ils imitent des comportements humains, ils adoptent souvent des tonalités stéréotypées : empathie exagérée pour les agents féminins, autorité pour les masculins. Ces choix de design ont des conséquences réelles sur la perception des rôles sociaux.

Le harcèlement en ligne : une violence genrée

73% des femmes déclarent avoir subi du harcèlement en ligne selon une enquête de l’ONU. Les outils technologiques, comme les deepfakes pornographiques ou les bots spammeurs, sont souvent utilisés comme armes sexistes. Les plateformes peinent à modérer efficacement ces contenus, par manque de diversité dans leurs équipes techniques (seulement 25% de femmes dans l’IA).

Les espaces gaming illustrent particulièrement ce phénomène. Des études montrent que les joueuses masquent souvent leur genre pour éviter des insultes sexistes ou des comportements prédateurs. Cette autocensure limite leur participation à des espaces qui pourraient pourtant bénéficier de leur présence.

Solutions technologiques pour lutter contre le sexisme

Certaines initiatives montrent la voie : l’outil « Gender Decoder » analyse les offres d’emploi pour détecter un langage sexiste. L’IA « DALL-E 2 » a été reprogrammée pour générer des images non stéréotypées (par exemple, des femmes astronautes). Des algorithmes de modération comme Perspective API identifient désormais les commentaires sexistes avec 92% de précision.

La formation inclusive des développeurs est cruciale. IBM a lancé des ateliers pour sensibiliser aux biais dans les jeux de données. Par ailleurs, des collectifs comme « Women in AI » militent pour une représentation équitable dans la conception technologique. Ces efforts combinés peuvent transformer la tech en levier d’égalité plutôt qu’en amplificateur de discriminations.

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