Comment parler de ghosting avec vos proches

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Le ghosting, cette pratique qui consiste à couper brutalement tout contact sans explication, peut laisser des traces profondes chez ceux qui le subissent. Si vous avez été victime de ghosting ou si un proche traverse cette épreuve, aborder le sujet peut s’avérer délicat. Comment en parler sans blesser, sans minimiser la douleur, et en offrant un réel soutien ? Cet article vous guide pas à pas pour aborder ce sujet épineux avec sensibilité et bienveillance.

📚 Table des matières

parler de ghosting

Comprendre ce qu’est le ghosting et ses impacts

Le ghosting n’est pas simplement une disparition soudaine. C’est un acte qui peut provoquer un sentiment de rejet intense, une remise en question de sa propre valeur et une confusion profonde. Contrairement à une rupture classique, il n’y a pas de closure, pas d’explication, ce qui rend le processus de deuil relationnel particulièrement difficile. Les études en psychologie montrent que le manque de réponse active les mêmes zones cérébrales que la douleur physique. Avant d’aborder le sujet avec un proche, il est essentiel de saisir cette dimension traumatisante.

Exemple : Imaginez envoyer des messages à un ami proche ou un partenaire qui, du jour au lendemain, ne répond plus. Les jours passent, puis les semaines. Vous commencez à douter : « Ai-je dit quelque chose de mal ? Suis-je insignifiant à ce point ? » Ce questionnement incessant est typique des victimes de ghosting.

Choisir le bon moment et le bon cadre pour en parler

Aborder le sujet du ghosting nécessite un environnement sécurisant. Privilégiez un moment où la personne semble disponible émotionnellement, pas lorsqu’elle est submergée par le travail ou d’autres stress. Un café tranquille, une promenade en nature, ou chez elle dans un cadre familier peuvent être idéaux. Évitez les lieux publics bruyants où elle pourrait se sentir exposée.

Technique pratique : Vous pouvez amorcer la conversation par une phrase ouverte comme : « J’ai remarqué que [nom] ne donne plus de nouvelles, est-ce que tu veux en parler ? » Laissez-la guider le rythme de l’échange. Si elle n’est pas prête, proposez simplement votre disponibilité : « Je suis là quand tu voudras. »

Adopter une écoute active et empathique

L’écoute active est cruciale. Cela signifie :

  • Ne pas interrompre
  • Reformuler ses mots pour montrer que vous comprenez (« Ce que tu me dis, c’est que tu te sens trahi… »)
  • Valider ses émotions (« C’est normal de ressentir ça »)
  • Éviter les « Mais » qui invalident (« Mais tu devrais passer à autre chose »)

Un piège fréquent est de vouloir trop rapidement proposer des solutions. Or, souvent, la personne a surtout besoin de vider son sac. Une étude de l’université du Michigan montre que le simple fait d’être écouté sans jugement réduit l’activité de l’amygdale, la zone du cerveau liée à la détresse.

Éviter les phrases qui minimisent la souffrance

Certaines phrases bien intentionnées peuvent faire plus de mal que de bien :

  • « Ce n’est pas grave » → Sous-estime sa douleur
  • « Tout le monde vit ça un jour » → Généralise et nie son vécu unique
  • « Tu es trop sensible » → Juge ses réactions
  • « Passe à autre chose » → Impose un rythme qui n’est pas le sien

Préférez des formulations comme : « Je vois à quel point ça te touche », « C’est vraiment dur ce que tu traverses », ou même un simple « Je suis désolé que tu vives ça ».

Proposer un soutien concret et adapté

Au-delà des mots, des actions peuvent aider :

  • Rituel de libération : Proposer d’écrire une lettre (non envoyée) pour exprimer ce qui n’a pas pu l’être.
  • Distraction positive : Une activité qui occupe l’esprit (escape game, randonnée, atelier créatif).
  • Ressources : Livres (« Le Ghosting » de Florence Millot), podcasts, ou même accompagnement thérapeutique si la souffrance persiste.

Attention à ne pas imposer vos solutions. Proposez-en plusieurs et laissez-la choisir : « Est-ce que tu aimerais qu’on en parle plus, ou préfères-tu qu’on aille voir un film pour penser à autre chose ? »

Gérer ses propres émotions en tant que proche

Entendre la souffrance d’un être cher peut susciter en vous de la colère (envers le ghosteur), de l’impuissance ou de la frustration. Ces émotions sont normales, mais il est important de :

  • Ne pas critiquer violemment le ghosteur devant la victime (elle pourrait se sentir obligée de le défendre)
  • Vous autoriser à prendre du recul si l’échange devient trop intense pour vous
  • Parler de votre ressenti à un tiers si besoin

Votre rôle n’est pas de « réparer » sa douleur, mais d’être présent. Comme le dit le psychiatre Christophe André : « La présence bienveillante est souvent le meilleur des médicaments. »

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