L’asexualité est une orientation sexuelle méconnue qui suscite de plus en plus d’intérêt et de questions. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’un trouble ou d’une phase, mais d’une identité à part entière. Ce guide complet vous propose de plonger dans les multiples facettes de l’asexualité, des définitions claires aux réalités vécues, en passant par les défis sociaux et les nuances souvent ignorées.
📚 Table des matières
Qu’est-ce que l’asexualité ? Définition et nuances
L’asexualité se caractérise par une absence d’attirance sexuelle envers autrui. Contrairement au célibat ou à l’abstinence, qui sont des choix, l’asexualité est une orientation innée. Les personnes asexuelles (ou « aces ») peuvent ressentir de l’affection, de l’amour romantique, ou même avoir des relations sexuelles, mais sans l’attirance qui motive généralement ces comportements. Il est crucial de distinguer l’asexualité de conditions médicales comme le trouble du désir sexuel hypoactif, qui implique une détresse liée au manque de libido.
Des études, comme celles de Bogaert (2015), estiment que 1% de la population mondiale serait asexuelle. Cependant, ce chiffre varie selon les critères retenus. L’asexualité n’est pas un « manque » à combler, mais une variation naturelle de la sexualité humaine, au même titre que l’hétérosexualité ou l’homosexualité.
Les différents spectres de l’asexualité
L’asexualité n’est pas un bloc monolithique. Le « spectre asexuel » inclut des identités variées :
- Demi-sexuel(le)s : ne ressentent une attirance sexuelle qu’après avoir établi un lien émotionnel fort.
- Grey-A (ou grisexuels) : expérimentent une attirance sexuelle rarement ou sous certaines conditions.
- Aromantiques : ne ressentent pas d’attirance romantique (distincte de l’asexualité proprement dite).
- Queerplatoniques : relations intimes non définies par les cadres traditionnels amoureux/sexuels.
Ces nuances montrent que l’expérience asexuelle est diverse. Certaines personnes peuvent aussi fluctuer entre ces identités au cours de leur vie.
Mythes et réalités sur l’asexualité
Malgré une meilleure visibilité, les idées fausses persistent :
Mythe 1 : « C’est une phase ou un trouble hormonal » → L’asexualité est stable pour la plupart des aces, comme le confirme une étude longitudinale de 2020 (Poston & Baumle).
Mythe 2 : « Les asexuels ne tombent jamais amoureux » → Beaucoup vivent des relations romantiques intenses. L’attirance romantique et sexuelle sont indépendantes.
Mythe 3 : « Ils refusent toute sexualité » → Certains ont des rapports pour faire plaisir à leur partenaire ou par curiosité, sans attirance sous-jacente.
Relations et asexualité : comment ça marche ?
Les relations impliquant une personne asexuelle demandent une communication ouverte :
- Relations asexuelles-asexuelles : souvent basées sur une complicité émotionnelle, sans pression sexuelle.
- Relations mixtes (ace/allosexuel) : nécessitent des compromis, comme des activités intimes non sexuelles ou des arrangements spécifiques.
Exemple : un couple où l’ace accepte des câlins ou massages, tandis que l’allosexuel gère seul ses besoins sexuels. Des thérapies de couple spécialisées existent pour faciliter ces dynamiques.
Défis sociaux et conseils pour les personnes asexuelles
Les aces font face à des obstacles uniques :
- Invisibilisation : omission dans les discours LGBTQ+, doutes sur la « légitimité » de leur identité.
- Pression sociale : questions intrusives (« Tu n’as pas trouvé la bonne personne ? »), injonctions à « essayer ».
Conseils pratiques :
- Rejoindre des groupes de parole (en ligne ou en personne).
- Préparer des réponses courtes aux questions gênantes (« C’est ma nature, merci de le respecter »).
- Explorer des formes alternatives d’intimité (art, voyages partagés…).
Ressources et communautés pour en savoir plus
Pour approfondir :
- Livre : « The Invisible Orientation » de Julie Sondra Decker (traduit en français).
- Associations : AVEN (Asexual Visibility and Education Network) propose des forums multilingues.
- Podcasts : « Sounds Fake But Okay » (en anglais) explore les relations aro/ace.
En France, le collectif ACE propose des rencontres et un guide à destination des professionnels de santé.
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