Le bore-out, ou syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui, est un phénomène méconnu mais pourtant dévastateur. Contrairement au burn-out qui résulte d’une surcharge de travail, le bore-out naît de l’ennui chronique, du manque de stimulation et de la sous-charge cognitive. Pourtant, de nombreuses idées reçues circulent à son sujet, conduisant à des erreurs fréquentes qui aggravent la situation des personnes concernées. Dans cet article, nous allons disséquer ces erreurs courantes pour mieux comprendre et prévenir ce mal silencieux.
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Confondre bore-out et paresse
L’une des erreurs les plus fréquentes est d’assimiler le bore-out à de la paresse. Contrairement à la paresse, qui est un choix délibéré d’éviter l’effort, le bore-out est une situation subie où l’individu se retrouve privé de stimulation et de défis professionnels. Les personnes en bore-out ressentent souvent une profonde frustration et un sentiment d’inutilité, car elles sont prêtes à travailler mais n’ont pas l’opportunité de le faire de manière significative. Par exemple, un employé qui passe ses journées à attendre des tâches qui ne viennent jamais peut développer un sentiment d’isolement et de dévalorisation, bien différent de la simple paresse.
Nier l’impact psychologique du bore-out
Beaucoup minimisent les conséquences psychologiques du bore-out, pensant qu’un travail peu exigeant est une chance. En réalité, le manque de stimulation intellectuelle peut entraîner anxiété, dépression et perte d’estime de soi. Des études montrent que l’ennui chronique au travail peut être aussi néfaste que le stress excessif, car il provoque une sensation de vide et une perte de sens. Par exemple, une personne qui réalise des tâches répétitives et sans enjeu peut finir par douter de ses compétences et de sa valeur professionnelle.
Penser que le bore-out ne touche que certains secteurs
Une autre idée reçue est de croire que le bore-out est réservé à des secteurs réputés monotones, comme l’administration ou la production. En vérité, aucun domaine n’est épargné. Même dans des métiers passionnants, un manque de défis, une mauvaise organisation ou une sous-utilisation des compétences peuvent conduire au bore-out. Par exemple, un ingénieur talentueux confiné à des tâches subalternes peut rapidement sombrer dans l’ennui et la démotivation.
Croire que plus de tâches résoudra le problème
Certains managers pensent qu’augmenter la charge de travail est la solution au bore-out. Or, ce n’est pas la quantité mais la qualité des tâches qui compte. Donner plus de travail sans signification ou sans lien avec les compétences de l’employé ne fera qu’aggraver son sentiment de frustration. Il est essentiel d’offrir des missions stimulantes, variées et alignées avec les aspirations professionnelles. Par exemple, confier des projets complexes à un employé sous-utilisé peut redonner du sens à son travail.
Ignorer les signes avant-coureurs
Le bore-out s’installe souvent progressivement, mais ses signes précurseurs sont fréquemment ignorés. Une baisse de motivation, des plaintes répétées sur l’ennui, ou un désengagement croissant doivent alerter. Les employeurs et collègues ont tendance à banaliser ces symptômes, les attribuant à une mauvaise humeur passagère. Pourtant, une intervention précoce peut éviter une détérioration de la santé mentale. Par exemple, un employé qui commence à s’absenter fréquemment ou à montrer des signes d’irritabilité pourrait souffrir de bore-out.
Sous-estimer l’importance de la reconnaissance
Enfin, sous-estimer le besoin de reconnaissance est une erreur majeure. Les personnes en bore-out ont souvent l’impression que leur travail est invisible ou sans valeur. Une simple reconnaissance verbale ou des feedbacks constructifs peuvent faire une différence significative. Par exemple, un manager qui prend le temps de remercier son équipe pour ses efforts, même minimes, contribue à renforcer leur sentiment d’appartenance et de motivation.
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