L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une thérapie reconnue pour traiter les traumatismes psychologiques. Pourtant, malgré son efficacité prouvée, de nombreuses idées fausses circulent à son sujet. Ces erreurs peuvent nuire à la compréhension de la méthode et décourager certaines personnes de l’essayer. Dans cet article, nous allons déconstruire les mythes les plus répandus et clarifier les malentendus courants concernant l’EMDR.
📚 Table des matières
L’EMDR est uniquement pour les traumatismes graves
Une idée reçue très répandue est que l’EMDR ne serait utile que pour les traumatismes majeurs, comme les accidents graves ou les violences extrêmes. En réalité, cette thérapie peut être bénéfique pour une large gamme de troubles psychologiques, y compris l’anxiété, les phobies, ou même les deuils non résolus. Par exemple, une personne souffrant d’une phobie des araignées pourrait voir ses symptômes diminuer après quelques séances d’EMDR. Les études montrent que cette approche est efficace pour restructurer les souvenirs perturbants, qu’ils soient liés à un événement unique ou à des expériences répétées.
Les mouvements oculaires sont obligatoires
Beaucoup pensent que l’EMDR repose exclusivement sur les mouvements oculaires. En vérité, d’autres formes de stimulation bilatérale, comme les tapotements alternés (tapping) ou les sons alternés, peuvent être utilisées. Certains patients ont des difficultés à suivre des mouvements oculaires en raison de problèmes de vision ou de fatigue. Dans ces cas, le thérapeute adapte la méthode pour utiliser des stimuli auditifs ou tactiles. L’essentiel est de créer une stimulation alternée qui facilite le retraitement de l’information traumatique.
L’EMDR efface complètement les souvenirs
Contrairement à une croyance populaire, l’EMDR ne supprime pas les souvenirs. Son objectif est de réduire leur charge émotionnelle négative. Par exemple, une personne ayant vécu un accident de voiture se souviendra toujours de l’événement, mais celui-ci ne provoquera plus la même détresse. Le cerveau intègre alors le souvenir de manière plus adaptée, sans que celui-ci déclenche des réactions disproportionnées. Ce processus est crucial pour éviter que les traumatismes continuent à influencer négativement le quotidien.
C’est une thérapie rapide et magique
Certains croient que l’EMDR agit comme une solution miracle en quelques séances. Bien qu’elle puisse parfois donner des résultats rapides, notamment pour des traumatismes simples, la plupart des cas nécessitent un travail approfondi. Les traumatismes complexes, comme ceux liés à des abus répétés dans l’enfance, demandent souvent un traitement plus long. De plus, l’EMDR s’inscrit généralement dans un cadre thérapeutique plus large, incluant parfois d’autres approches comme la thérapie cognitive-comportementale (TCC).
Seuls les psychologues peuvent pratiquer l’EMDR
Une autre erreur fréquente est de penser que seuls les psychologues sont habilités à pratiquer l’EMDR. En réalité, d’autres professionnels de santé mentale, comme les psychiatres, les psychothérapeutes et certains travailleurs sociaux formés, peuvent également utiliser cette méthode. Cependant, il est essentiel que le praticien ait suivi une formation certifiante en EMDR pour garantir une prise en charge sécurisée et efficace. Un bon thérapeute EMDR doit maîtriser à la fois la technique et les principes de base de la psychotraumatologie.
L’EMDR ne fonctionne pas sans traumatisme évident
Certaines personnes estiment que l’EMDR n’est utile que si le patient identifie clairement un événement traumatique. Pourtant, cette thérapie peut aussi aider ceux qui souffrent de symptômes sans en comprendre l’origine. Par exemple, une anxiété généralisée ou une dépression peuvent parfois être liées à des souvenirs refoulés ou à des expériences apparemment mineures, mais accumulées sur le long terme. L’EMDR permet alors d’explorer ces mémoires implicites et de réduire leur impact négatif sur le présent.
Laisser un commentaire