Les erreurs courantes concernant neurodivergence

by

in

La neurodivergence est un concept de plus en plus discuté, mais malheureusement encore mal compris. Entre idées reçues, stéréotypes et simplifications excessives, les erreurs d’interprétation sont nombreuses. Cet article explore en profondeur les erreurs courantes concernant la neurodivergence, pour mieux comprendre et accompagner les personnes neurodivergentes.

📚 Table des matières

Les erreurs courantes concernant la neurodivergence

Confondre neurodivergence et maladie mentale

L’une des erreurs les plus répandues est d’assimiler la neurodivergence à une maladie mentale. Pourtant, la neurodivergence (comme l’autisme, le TDAH ou la dyslexie) n’est pas une pathologie à guérir, mais une différence neurologique. Contrairement aux troubles mentaux, qui impliquent souvent une souffrance psychologique, la neurodivergence est une variation naturelle du fonctionnement cérébral. Par exemple, une personne autiste peut avoir des difficultés sociales, mais cela ne signifie pas qu’elle est « malade ». Cette confusion peut conduire à des approches inadaptées, comme chercher à « normaliser » les neurodivergents plutôt qu’à les accompagner selon leurs besoins spécifiques.

Penser que la neurodivergence est rare

Beaucoup croient que la neurodivergence est exceptionnelle, alors qu’elle est bien plus fréquente qu’on ne l’imagine. Selon les estimations, environ 15 à 20% de la population serait neurodivergente. Le problème vient souvent du sous-diagnostic, notamment chez les femmes et les minorités. Par exemple, les filles autistes sont souvent moins diagnostiquées que les garçons car elles développent des stratégies de « camouflage » social. De même, les adultes neurodivergents passent souvent inaperçus, leur condition étant attribuée à de la timidité ou de l’excentricité. Cette méconnaissance de la prévalence réelle contribue à l’isolement des neurodivergents et à leur manque d’accompagnement.

Croire que tous les neurodivergents sont pareils

Un stéréotype tenace est de considérer que tous les neurodivergents présentent les mêmes caractéristiques. En réalité, la neurodivergence recouvre une immense diversité de profils. Prenons l’autisme : certains autistes sont non verbaux et ont besoin d’un soutien important, tandis que d’autres ont une vie autonome mais des difficultés sensorielles. De même, le TDAH peut se manifester par de l’hyperactivité chez certains, et par des problèmes d’attention sans agitation chez d’autres. Cette diversité s’explique par le fait que chaque cerveau neurodivergent est unique, avec ses propres forces et défis. Ignorer cette variété conduit à des attentes irréalistes et à des accompagnements standardisés inefficaces.

Ignorer les forces des neurodivergents

Un biais courant est de se focaliser uniquement sur les difficultés des neurodivergents, en occultant leurs capacités exceptionnelles. Pourtant, de nombreuses personnes neurodivergentes possèdent des talents remarquables : pensée en arborescence, créativité débridée, capacité à repérer des détails infimes, ou mémoire exceptionnelle. Par exemple, certains dyslexiques excellent dans la pensée spatiale, tandis que des autistes peuvent avoir une expertise encyclopédique dans leur domaine de prédilection. Malheureusement, ces forces sont souvent négligées au profit d’une approche déficitaire. Valoriser ces atouts permettrait pourtant aux neurodivergents de s’épanouir pleinement et de contribuer de manière unique à la société.

Sous-estimer l’impact de l’environnement

Une erreur majeure est de considérer que les difficultés des neurodivergents proviennent uniquement de leur neurologie, sans prendre en compte l’influence de l’environnement. En réalité, beaucoup de leurs défis sont exacerbés par des contextes inadaptés. Par exemple, un open-space bruyant peut rendre un autiste incapable de travailler à cause de son hypersensibilité sensorielle. De même, un emploi du temps rigide peut handicaper une personne TDAH qui a besoin de flexibilité. Adapter l’environnement (lumière, bruit, rythme, méthodes de communication) peut considérablement améliorer la qualité de vie des neurodivergents. Pourtant, cette piste est souvent ignorée au profit de tentatives de « correction » de la personne.

Négliger les diagnostics tardifs

Enfin, une erreur fréquente est de penser que la neurodivergence ne concerne que les enfants. En réalité, de nombreux adultes découvrent leur neurodivergence sur le tard, parfois après des décennies de mal-être incompris. Ces diagnostics tardifs surviennent souvent après un burn-out, une dépression ou des difficultés professionnelles persistantes. Par exemple, de nombreuses femmes autistes sont diagnostiquées vers 30-40 ans, après avoir épuisé leurs ressources à « faire semblant » d’être neurotypiques. Ces parcours montrent l’importance de mieux informer sur les manifestations de la neurodivergence à tous les âges, et de faciliter l’accès au diagnostic pour les adultes.

Voir plus d’articles sur la psychologie


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *