Les troubles neuro-développementaux (TND) sont souvent mal compris, entourés de préjugés et d’idées reçues qui peuvent nuire à la qualité de vie des personnes concernées. Dans cet article, nous allons démystifier les mythes les plus répandus sur ces troubles, en nous appuyant sur des données scientifiques et des témoignages d’experts. Prêt à voir la réalité en face ?
📚 Table des matières
Mythe 1 : Les TND sont causés par une mauvaise éducation
L’un des mythes les plus tenaces est que les troubles neuro-développementaux, comme l’autisme ou le TDAH, résultent d’une éducation laxiste ou trop stricte. Cette idée est non seulement fausse, mais aussi profondément blessante pour les familles concernées. Les TND ont des origines biologiques et génétiques bien documentées. Des études en neurosciences montrent des différences dans la structure et le fonctionnement du cerveau chez les personnes atteintes. Par exemple, des anomalies dans le développement des circuits neuronaux peuvent expliquer certains symptômes. Les facteurs environnementaux peuvent influencer l’expression des symptômes, mais ils ne sont pas la cause première.
Mythe 2 : Les personnes avec un TND manquent d’intelligence
Ce préjugé est particulièrement nocif. Les troubles neuro-développementaux n’ont aucun lien avec le quotient intellectuel. De nombreuses personnes avec un TDAH ou un trouble du spectre autistique (TSA) ont une intelligence supérieure à la moyenne. Leur façon de penser et d’apprendre peut simplement différer de la norme. Par exemple, certains autistes excellent dans des domaines comme les mathématiques ou la musique grâce à leur capacité de concentration exceptionnelle. Le problème réside souvent dans les méthodes d’évaluation standardisées, qui ne tiennent pas compte des particularités cognitives.
Mythe 3 : Les TND disparaissent à l’âge adulte
Contrairement à une croyance répandue, les troubles neuro-développementaux ne se « guérissent » pas avec l’âge. Ce sont des conditions permanentes qui évoluent tout au long de la vie. Un enfant TDAH deviendra un adulte TDAH, même si les symptômes peuvent se manifester différemment. Par exemple, l’hyperactivité motrice diminue souvent, mais les difficultés d’organisation persistent. Les stratégies d’adaptation et les thérapies peuvent améliorer la qualité de vie, mais le trouble lui-même reste présent. Ignorer cette réalité peut conduire à un manque de soutien approprié à l’âge adulte.
Mythe 4 : Seuls les garçons sont touchés
Les statistiques montrent effectivement une prévalence plus élevée chez les garçons pour certains TND, mais cela ne signifie pas que les filles sont épargnées. Le TSA et le TDAH, par exemple, sont souvent sous-diagnostiqués chez les filles car elles présentent des symptômes différents, moins visibles. Une fille autiste peut développer des stratégies de camouflage pour imiter les comportements sociaux, ce qui retarde le diagnostic. De même, le TDAH chez les filles se manifeste souvent par de l’inattention plutôt que par de l’hyperactivité, ce qui passe inaperçu. Cette méconnaissance prive de nombreuses femmes du soutien dont elles ont besoin.
Mythe 5 : Les TND sont une excuse pour un comportement difficile
Accuser les personnes avec un TND de se servir de leur diagnostic comme excuse est une méconnaissance totale de la réalité. Les défis comportementaux associés à ces troubles résultent de différences neurologiques concrètes. Par exemple, un enfant autiste qui fait une crise dans un supermarché ne « cherche pas à attirer l’attention », mais réagit à une surcharge sensorielle insupportable. De même, une personne TDAH qui oublie un rendez-vous ne manque pas de sérieux, mais lutte contre des difficultés exécutives. Comprendre ces mécanismes permet d’adopter des approches bienveillantes et efficaces plutôt que des punitions contre-productives.
Laisser un commentaire