L’évolution de trolls au fil du temps

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Les trolls, ces figures emblématiques des espaces numériques, ont considérablement évolué depuis leurs premières apparitions sur les forums internet. Autrefois cantonnés à des provocations enfantines, ils se sont adaptés aux nouvelles technologies et aux dynamiques sociales en ligne, devenant parfois des acteurs majeurs des débats publics. Cet article explore leur transformation à travers les époques, analysant leurs motivations, leurs méthodes et leur impact sur nos interactions virtuelles.

📚 Table des matières

évolution de trolls

Les origines des trolls : des forums aux réseaux sociaux

Les premiers trolls sont apparus dans les années 1990 sur les forums Usenet et les boards anonymes comme 4chan. Leur objectif était simple : perturber les discussions sérieuses avec des messages absurdes ou provocants. À l’époque, leurs actions étaient souvent perçues comme des farces sans grande conséquence. Cependant, avec l’avènement des réseaux sociaux, leur influence s’est amplifiée. Des plateformes comme Twitter et Facebook leur ont offert une audience mondiale, transformant leurs provocations en véritables phénomènes viraux.

Un exemple marquant est celui des « Rickrollers », une blague internet où les utilisateurs étaient redirigés vers la vidéo de Rick Astley. Bien que relativement inoffensive, cette pratique illustre l’évolution des trolls vers des formes plus sophistiquées de perturbation en ligne.

La psychologie du troll : pourquoi provoquer ?

Les motivations des trolls sont complexes et variées. Certains recherchent simplement l’attention, tandis que d’autres éprouvent un plaisir sadique à semer le chaos. Des études en psychologie sociale ont montré que de nombreux trolls présentent des traits narcissiques ou psychopathiques, cherchant à dominer les conversations pour compenser un manque de contrôle dans leur vie réelle.

Une recherche publiée dans le « Journal of Personality and Individual Differences » a révélé que les trolls obtiennent des scores élevés en matière de « tétrade noire » (narcissisme, machiavélisme, psychopathie et sadisme). Cela explique pourquoi leurs actions peuvent parfois devenir extrêmement toxiques, allant jusqu’au harcèlement organisé.

L’ère des trolls politiques et médiatiques

Dans les années 2010, les trolls ont commencé à jouer un rôle significatif dans les débats politiques. Des groupes organisés, parfois soutenus par des États-nations, ont utilisé des tactiques de trolling pour influencer des élections ou discréditer des opposants. Le cas le plus célèbre est celui de l’Internet Research Agency russe, accusée d’avoir interféré dans l’élection présidentielle américaine de 2016.

Ces « trolls professionnels » opèrent souvent en masse, créant des milliers de faux comptes pour amplifier des messages spécifiques. Leur but n’est plus seulement de provoquer, mais de manipuler l’opinion publique à grande échelle.

Les trolls comme outils de désinformation

Aujourd’hui, les trolls sont fréquemment associés à la propagation de fausses nouvelles. En exploitant les algorithmes des réseaux sociaux, ils parviennent à faire circuler des informations trompeuses à une vitesse alarmante. Une étude du MIT a démontré que les mensonges se répandent six fois plus vite que les vérités sur Twitter, en partie grâce à l’action coordonnée des trolls.

Parmi les tactiques courantes, on trouve le « sea-lioning » (harcèlement sous couvert de questions innocentes) et le « concern trolling » (critiques déguisées en préoccupations légitimes). Ces méthodes rendent difficile la distinction entre un utilisateur mal informé et un troll malveillant.

Comment gérer les trolls aujourd’hui ?

Face à cette évolution, les stratégies de modération ont dû s’adapter. Les plateformes utilisent désormais l’intelligence artificielle pour détecter les comportements toxiques, tandis que les utilisateurs sont encouragés à pratiquer le « don’t feed the troll » (ne pas nourrir le troll). Ignorer leurs provocations reste souvent la meilleure solution, car toute réaction leur donne de la visibilité.

Cependant, lorsque les trolls franchissent la ligne du harcèlement ou de la désinformation, il est crucial de signaler leurs actions aux modérateurs. Certaines juridictions, comme l’Allemagne avec son NetzDG, ont même instauré des amendes pour les réseaux sociaux qui ne suppriment pas rapidement les contenus haineux.

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