L’impact de smartphone sur relations

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Dans un monde où les smartphones sont devenus une extension de nous-mêmes, leur influence sur nos relations humaines est à la fois subtile et profonde. Ces petits appareils, conçus pour nous connecter, peuvent paradoxalement nous éloigner les uns des autres. Cet article explore en détail les multiples facettes de l’impact des smartphones sur nos interactions sociales, nos liens familiaux et nos relations amoureuses.

📚 Table des matières

impact de smartphone

La déconnexion dans la connexion

Le paradoxe des smartphones réside dans leur capacité à nous connecter virtuellement tout en nous déconnectant physiquement. Une étude de l’Université de Virginie a révélé que la simple présence d’un smartphone sur une table réduit la qualité des conversations, même lorsqu’il n’est pas utilisé. Les participants ont rapporté des niveaux plus faibles d’empathie et de compréhension mutuelle. Ce phénomène, appelé « présence fantôme », montre comment notre attention est constamment divisée, même inconsciemment.

Dans les restaurants, il est courant de voir des couples ou des familles assis ensemble mais chacun plongé dans son écran. Cette « coprésence absente » crée une illusion de compagnie sans véritable interaction. Le psychologue Sherry Turkle parle de « seul ensemble » pour décrire cette situation où nous sommes physiquement avec d’autres mais mentalement ailleurs.

L’effet sur la communication non verbale

Les smartphones altèrent considérablement notre capacité à lire et interpréter les signaux non verbaux, essentiels dans toute relation humaine. Une recherche publiée dans Computers in Human Behavior a démontré que les utilisateurs intensifs de smartphones ont plus de difficulté à décoder les expressions faciales et le langage corporel.

Les micro-expressions, ces mouvements faciaux fugaces qui trahissent nos véritables émotions, passent souvent inaperçues lorsque notre regard est fixé sur un écran. Pourtant, ces signaux subtils représentent jusqu’à 93% de notre communication selon les travaux d’Albert Mehrabian. En les négligeant, nous perdons une dimension cruciale de nos interactions.

Smartphones et relations amoureuses

Dans le domaine amoureux, les smartphones créent de nouveaux défis. Le « phubbing » (contraction de « phone » et « snubbing »), qui consiste à ignorer son partenaire au profit de son téléphone, est identifié comme une source croissante de conflits. Une étude de l’Université Baylor a établi un lien entre phubbing et insatisfaction conjugale.

Les applications de rencontre, bien qu’offrant plus de possibilités de rencontres, peuvent aussi conduire à une approche plus superficielle des relations. Le phénomène du « ghosting » (disparaître sans explication) et du « breadcrumbing » (entretenir un contact minimal sans engagement) se développe avec ces outils numériques. Parallèlement, la surveillance numérique (vérification des messages, localisation du partenaire) peut créer un climat de méfiance.

Impact sur les relations familiales

Au sein des familles, les smartphones perturbent les dynamiques traditionnelles. Une enquête de Common Sense Media révèle que 50% des parents et 70% des enfants admettent être distraits par leur téléphone pendant les repas familiaux. Ce « temps d’écran » empiète sur les moments de qualité essentiels au développement des enfants.

Les parents « techno-fermés », absorbés par leurs écrans, répondent souvent de manière distraite aux sollicitations de leurs enfants. Ce comportement, qualifié de « still face » (visage immobile) par les psychologues, peut générer chez l’enfant un sentiment d’abandon et d’insécurité. À l’inverse, certains parents utilisent les smartphones comme « nounous numériques », limitant ainsi les interactions directes.

Les réseaux sociaux et la comparaison sociale

Les plateformes sociales, accessibles principalement via smartphones, nourrissent la comparaison sociale qui peut nuire aux relations. La théorie de la comparaison sociale de Festinger explique comment nous évaluons nos vies par rapport à celles des autres. Or, les réseaux présentent souvent une version idéalisée de la réalité.

Ce phénomène peut engendrer ce que Jean Twenge appelle la « génération iGen » (née après 1995), plus connectée mais aussi plus isolée et déprimée. La jalousie numérique (« Facebook envy ») et le FOMO (Fear Of Missing Out – peur de manquer quelque chose) créent des tensions dans les amitiés et les relations amoureuses.

Comment retrouver l’équilibre

Il est possible d’utiliser les smartphones sans qu’ils nuisent à nos relations. Plusieurs stratégies peuvent aider : instaurer des « zones sans téléphone » (chambre à coucher, table à manger), pratiquer la « pleine présence » (être mentalement et physiquement disponible), ou encore programmer des « détox numériques » régulières.

La qualité des interactions prime sur la quantité. Une conversation de 20 minutes sans distraction vaut mieux qu’une heure d’échange fragmenté. Des applications comme Moment ou Offtime peuvent aider à prendre conscience de son usage. Enfin, réapprendre à s’ennuyer sans smartphone permet de retrouver une disponibilité mentale pour les autres.

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