Choisir une carrière est l’une des décisions les plus importantes de notre vie, pourtant elle est souvent entourée de croyances erronées et de demi-vérités. Entre les conseils bien intentionnés de notre entourage, les stéréotypes culturels et les pressions sociales, il peut être difficile de distinguer les mythes des réalités. Cet article démêle le vrai du faux pour vous aider à prendre des décisions éclairées et alignées avec vos aspirations profondes.
📚 Table des matières
- ✅ Mythe n°1 : Il faut choisir une carrière une fois pour toutes
- ✅ Mythe n°2 : La passion suffit à garantir le succès
- ✅ Mythe n°3 : Certaines carrières sont « sûres » et d’autres « risquées »
- ✅ Mythe n°4 : Le salaire est le critère le plus important
- ✅ Mythe n°5 : Les tests d’orientation donnent des réponses définitives
- ✅ Réalité n°1 : L’évolution professionnelle est un processus dynamique
- ✅ Réalité n°2 : Les compétences transversales sont aussi importantes que les diplômes
Mythe n°1 : Il faut choisir une carrière une fois pour toutes
L’idée qu’un choix de carrière doit être définitif est l’un des mythes les plus répandus et les plus paralysants. En réalité, les parcours professionnels contemporains sont rarement linéaires. Selon une étude du Bureau of Labor Statistics américain, un individu change en moyenne 12 fois d’emploi au cours de sa vie, souvent dans des secteurs différents. La psychologue du travail Herminia Ibarra parle de « carrières nomades » pour décrire ces trajectoires multiples. Prenez l’exemple de Julia, ingénieure devenue consultante en développement durable, puis entrepreneure dans l’agroalimentaire. Chaque transition lui a permis d’acquérir des compétences complémentaires et de mieux cerner ses aspirations profondes.
Mythe n°2 : La passion suffit à garantir le succès
Le discours « suis ta passion » est séduisant mais incomplet. La psychologie montre que la passion seule ne conduit pas automatiquement à la réussite professionnelle. Le chercheur Robert Vallerand distingue d’ailleurs la passion harmonieuse (qui s’intègre bien à la vie globale) de la passion obsessive (qui peut mener à l’épuisement). Prenons le cas de Marc, passionné de musique depuis l’enfance. Après avoir obtenu un diplôme de conservatoire, il s’est retrouvé confronté à la précarité du milieu artistique. Ce n’est qu’en combinant sa passion avec des compétences en gestion (création d’une école de musique) qu’il a trouvé un équilibre. La passion est un moteur, mais elle doit s’accompagner de pragmatisme, de compétences et parfois de concessions.
Mythe n°3 : Certaines carrières sont « sûres » et d’autres « risquées »
La notion de sécurité professionnelle est aujourd’hui largement remise en question. Des secteurs autrefois considérés comme stables (banque, industrie) connaissent des bouleversements majeurs, tandis que des métiers inexistants il y a 10 ans (community manager, data scientist) deviennent essentiels. Une analyse du Forum Économique Mondial estime que 65% des enfants entrant à l’école primaire exerceront des métiers qui n’existent pas encore. L’histoire de Sophie est éclairante : après 15 ans dans l’administration publique (choix « sûr »), elle s’est retrouvée confrontée à des restructurations. Sa reconversion dans la cybersécurité, domaine qu’elle jugeait initialement « trop risqué », lui a finalement offert plus de stabilité.
Mythe n°4 : Le salaire est le critère le plus important
Si la rémunération est un facteur légitime, les recherches en psychologie organisationnelle montrent qu’elle n’est pas le principal déterminant de l’épanouissement professionnel à long terme. La théorie de l’autodétermination (Deci & Ryan) identifie trois besoins fondamentaux : autonomie, compétence et appartenance sociale. Une étude de l’Université Harvard a suivi des diplômés pendant 80 ans et a conclu que la qualité des relations professionnelles était un meilleur prédicteur de bonheur que le salaire. Prenez le cas d’Élodie, cadre dans une grande banque : malgré un excellent salaire, elle souffrait de stress chronique jusqu’à ce qu’elle accepte un poste moins rémunéré mais plus aligné avec ses valeurs dans une ONG.
Mythe n°5 : Les tests d’orientation donnent des réponses définitives
Les tests psychométriques (comme le RIASEC de Holland) peuvent être utiles, mais ils ont des limites importantes. D’abord, ils capturent une personne à un instant T, alors que nos intérêts évoluent avec l’expérience. Ensuite, ils ne tiennent pas compte des opportunités concrètes du marché. Le psychologue John Krumboltz propose plutôt une approche « planifiée au hasard » (planned happenstance), valorisant la flexibilité et l’exploitation des opportunités imprévues. Thomas en fait l’expérience : son test d’orientation suggérait une carrière en informatique, mais un stage dans une startup l’a conduit vers le marketing digital, domaine où il excelle aujourd’hui.
Réalité n°1 : L’évolution professionnelle est un processus dynamique
La carrière moderne ressemble moins à une autoroute qu’à un sentier de randonnée avec des embranchements multiples. La théorie du chaos career (Pryor & Bright) explique comment de petits événements apparemment insignifiants peuvent rediriger toute une trajectoire professionnelle. Les compétences d’adaptation (reskilling) et d’apprentissage continu deviennent cruciales. Prenez l’exemple de Nadia, dont la carrière a pris un tournant inattendu lorsqu’elle a accepté une mission courte à l’étranger, lui ouvrant des opportunités internationales insoupçonnées. Les recherches montrent que les professionnels qui adoptent une mentalité de croissance (Dweck) s’adaptent mieux aux changements.
Réalité n°2 : Les compétences transversales sont aussi importantes que les diplômes
Dans un monde professionnel en mutation rapide, les soft skills (compétences comportementales) prennent une importance croissante. Une étude de LinkedIn révèle que 92% des recruteurs considèrent ces compétences aussi importantes que les compétences techniques. L’intelligence émotionnelle (Goleman), la capacité à résoudre des problèmes complexes et l’agilité cognitive sont particulièrement valorisées. L’histoire de Karim est parlante : sans diplôme prestigieux, il a gravi les échelons grâce à son exceptionnelle capacité à fédérer des équipes pluridisciplinaires. Les neurosciences confirment que ces compétences se développent tout au long de la vie, contrairement à certaines croyances limitantes.
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