Mythes et réalités à propos de équithérapie

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L’équithérapie, cette approche thérapeutique qui utilise le cheval comme partenaire de soin, suscite autant d’enthousiasme que de méfiance. Entre idées reçues et vérités scientifiques, il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. Cet article vous propose une plongée approfondie dans les mythes et réalités entourant cette pratique en plein essor, pour comprendre son véritable potentiel et ses limites.

📚 Table des matières

Mythes et réalités à

Mythe n°1 : L’équithérapie n’est qu’une activité de loisir

Contrairement à une simple balade équestre, l’équithérapie est une discipline encadrée par des professionnels de santé (psychologues, psychomotriciens) formés spécifiquement. Chaque séance suit des objectifs thérapeutiques précis établis lors d’un bilan initial. Par exemple, pour un enfant autiste, le thérapeute peut travailler sur la communication non verbale à travers le contact avec le cheval, en observant comment l’enfant réagit aux mouvements de l’animal et en adaptant progressivement les exercices.

Mythe n°2 : Seuls les enfants en bénéficient

L’équithérapie s’adresse à un public extrêmement varié : adultes souffrant de dépression, personnes âgées atteintes de la maladie d’Alzheimer, adolescents en situation de handicap, victimes de traumatismes… Un cas documenté montre comment un vétéran souffrant de stress post-traumatique a retrouvé un sentiment de sécurité en apprenant à guider calmement un cheval, transférant cette compétence à sa vie quotidienne.

Mythe n°3 : Il faut savoir monter à cheval

La majorité des séances se déroulent à pied ! Le travail thérapeutique repose sur des interactions au sol comme le pansage, la conduite en longe ou des exercices de mise en mouvement. Une étude de 2019 a démontré que le simple fait de brosser un cheval active le système nerveux parasympathique, réduisant le taux de cortisol (hormone du stress) de 28% en moyenne chez les participants.

Mythe n°4 : Les résultats sont immédiats

Comme toute thérapie, l’équithérapie nécessite un engagement sur le long terme. Les progrès sont souvent subtils au début : meilleure régulation émotionnelle, augmentation de la concentration… Un protocole standard comprend généralement 10 à 15 séances espacées d’une semaine, avec des objectifs intermédiaires évalués régulièrement. Certains patients peuvent nécessiter plusieurs cycles pour consolider leurs acquis.

Mythe n°5 : Tous les chevaux conviennent

Les chevaux thérapeutiques subissent une sélection rigoureuse basée sur leur tempérament, leur réactivité et leur capacité à tolérer des stimuli imprévisibles. Ils reçoivent ensuite un entraînement spécifique pouvant durer 2 à 3 ans. Par exemple, un cheval travaillant avec des personnes handicapées motrices doit apprendre à adapter naturellement son pas et son équilibre aux mouvements déséquilibrés du patient.

Réalité n°1 : Une approche multisensorielle unique

Le cheval offre une stimulation sensorielle complète : chaleur corporelle (38,5°C), rythme cardiaque lent (28-40 battements/minute), mouvement tridimensionnel du pas similaire à la marche humaine. Cette combinaison active simultanément les systèmes tactile, vestibulaire et proprioceptif, ce qui explique son efficacité dans les troubles de l’intégration sensorielle. Des chercheurs ont mesuré une augmentation de 40% de la production d’ocytocine (hormone de l’attachement) après 30 minutes de contact avec un cheval.

Réalité n°2 : Des bienfaits validés scientifiquement

Plus de 120 études cliniques recensées par la FEI (Fédération Equestre Internationale) attestent des bénéfices mesurables : amélioration des scores d’anxiété (réduction de 37% sur l’échelle HADS), augmentation de la motivation chez les patients dépressifs, développement des compétences sociales dans les TSA (Troubles du Spectre Autistique). Une méta-analyse publiée dans le Journal of Psychiatric Research (2022) montre des effets comparables à ceux des thérapies cognitives comportementales pour certains troubles anxieux.

Réalité n°3 : Un cadre professionnel strict

En France, la pratique est réglementée par la SFET (Société Française d’Equithérapie) qui délivre des certifications après 500 heures de formation minimum. Un bon thérapeute équin doit maîtriser à la fois les techniques psychothérapeutiques et l’éthologie équine. Les séances se déroulent toujours en présence d’un assistant équestre qualifié, avec un protocole de sécurité incluant des chevaux assurés et des installations adaptées (sol amortissant, espace dégagé…).

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