Que dit la science à propos de ghosting ?

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Le ghosting, cette pratique qui consiste à rompre brutalement toute communication sans explication, est devenu un phénomène courant dans nos relations modernes. Qu’il s’agisse de rencontres amoureuses, d’amitiés ou même de relations professionnelles, cette disparition soudaine laisse souvent la personne « ghostée » dans un profond désarroi. Mais que dit vraiment la science sur ce comportement ? Plongeons dans les recherches psychologiques pour comprendre les mécanismes, les conséquences et les solutions liées au ghosting.

📚 Table des matières

Que dit la science

Définition et origine du ghosting

Le terme « ghosting » vient de l’anglais « ghost » (fantôme) et décrit l’acte de disparaître soudainement d’une relation sans donner d’explications. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il a pris une ampleur considérable avec l’avènement des technologies numériques et des applications de rencontre. Les recherches montrent que près de 25% des adultes ont déjà été victimes de ghosting dans un contexte amoureux. Historiquement, ce comportement existait déjà, mais il était moins fréquent car les relations sociales étaient plus encadrées et les moyens de communication moins instantanés.

Les psychologues distinguent plusieurs formes de ghosting : le ghosting total (disparition complète), le ghosting partiel (réponses rares et évasives) et le slow ghosting (réduction progressive des interactions). Chaque forme a des impacts psychologiques différents sur la personne qui le subit.

Les causes psychologiques du ghosting

Plusieurs facteurs psychologiques expliquent pourquoi certaines personnes choisissent de ghoster plutôt que d’avoir une conversation difficile :

L’évitement du conflit : Beaucoup de « ghosteurs » ont une aversion profonde pour les confrontations et les conversations difficiles. La peur de blesser l’autre ou de devoir justifier leur décision les pousse à choisir la solution qui leur semble la moins douloureuse à court terme.

L’attachement évitant : La théorie de l’attachement montre que les personnes ayant un style d’attachement évitant ont tendance à fuir l’intimité émotionnelle. Pour elles, le ghosting est un moyen de maintenir une distance psychologique.

La gratification immédiate : Dans notre société où tout va vite, certaines personnes privilégient les solutions immédiates sans considérer les conséquences à long terme. Ghoster semble plus simple que d’investir du temps et de l’énergie dans une explication.

L’impact émotionnel sur la personne ghostée

Contrairement à ce que pensent certains ghosteurs, leur comportement a des conséquences psychologiques profondes sur les personnes qu’ils abandonnent :

Le syndrome du rejet : Des études en neurosciences montrent que le rejet social active les mêmes zones cérébrales que la douleur physique. Le ghosting, comme forme extrême de rejet, peut donc causer une véritable souffrance.

L’incertitude traumatique : L’absence de clôture empêche la personne ghostée de faire son deuil de la relation. Elle reste souvent coincée dans un état de questionnement permanent (« Qu’ai-je fait de mal ? », « Que s’est-il passé ? »).

L’atteinte à l’estime de soi : Sans explication, la personne ghostée a tendance à internaliser la responsabilité et à développer des doutes sur sa valeur personnelle.

Pourquoi certaines personnes pratiquent le ghosting ?

Au-delà des causes psychologiques générales, certaines motivations spécifiques poussent des individus à ghoster :

La peur des représailles : Certaines personnes ghostent par crainte de la réaction de l’autre (colère, insistance, harcèlement). Cette peur est particulièrement présente dans les relations toxiques.

Le manque de maturité émotionnelle : Les personnes qui n’ont pas développé les compétences nécessaires pour gérer les ruptures ou les conflits ont plus tendance à choisir la fuite.

La déshumanisation numérique : Derrière un écran, il est plus facile de considérer l’autre comme un « profil » plutôt que comme une personne réelle avec des émotions.

Comment réagir face au ghosting ?

Si vous avez été ghosté, voici des stratégies scientifiquement validées pour surmonter cette épreuve :

Évitez l’autocritique excessive : Rappelez-vous que le ghosting en dit plus sur la personne qui ghoste que sur vous. Les recherches montrent que les ghosters ont souvent des traits de personnalité spécifiques (évitement, faible conscience).

Créez votre propre clôture : Comme vous ne recevrez pas d’explications, écrivez une lettre (que vous n’enverrez pas) pour exprimer ce que vous ressentez et tournez symboliquement la page.

Reconstruisez votre estime : Engagez-vous dans des activités qui renforcent votre sentiment de valeur personnelle. Les études montrent que cela aide à surmonter plus rapidement le rejet.

Le ghosting dans le monde numérique

Les technologies ont radicalement transformé la dynamique du ghosting :

La désinhibition en ligne : L’anonymat et la distance physique réduisent les inhibitions sociales, rendant le ghosting plus facile à commettre.

La culture du « next » : Avec des applications offrant un choix apparemment illimité de partenaires, certaines personnes considèrent les relations comme jetables.

Les signaux ambigus : Les messages laissés « en vu » ou les réponses très espacées créent une zone grise où il est difficile de savoir si on est ghosté ou non.

Que faire si vous avez ghosté quelqu’un ?

Si vous réalisez que vous avez ghosté quelqu’un et que vous regrettez ce comportement :

Assumez vos actes : Même tardivement, une explication honnête (sans justification excessive) peut aider l’autre personne à tourner la page.

Tirez-en des leçons : Analysez ce qui vous a poussé à ghoster et travaillez sur vos compétences relationnelles pour éviter de reproduire ce schéma.

Soyez indulgent avec vous-même : Tout le monde commet des erreurs relationnelles. L’important est d’en prendre conscience et de s’améliorer.

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