Quels sont les types de posture et humeur et comment les reconnaître

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Quels sont les types de posture et humeur et comment les reconnaître

Notre corps parle, souvent plus fort et plus sincèrement que nos mots. La manière dont nous nous tenons, dont nous déplaçons notre poids d’un pied sur l’autre, ou dont nous croisons les bras, constitue un langage silencieux mais éloquent. De la même façon, notre humeur, cet état d’esprit fluctuant, colore notre perception du monde et se manifeste à travers notre comportement. Comprendre les différents types de postures et d’humeurs n’est pas qu’une simple curiosité psychologique ; c’est une clé essentielle pour améliorer notre communication, nos relations interpersonnelles et même notre bien-être mental. Cet article vous propose un guide approfondi pour décrypter ce langage non verbal et ces états émotionnels internes.

📚 Table des matières

types de posture et humeur

La posture ouverte : l’art de l’accueil et de la confiance

La posture ouverte est sans doute la plus facile à identifier et la plus recherchée dans les interactions positives. Elle se caractérise par un corps dégagé, sans obstruction entre les interlocuteurs. Les bras sont relâchés le long du corps ou légèrement écartés, les paumes des mains sont souvent visibles et tournées vers l’extérieur, signe de non-dissimulation. La poitrine est exposée, ce qui est un indicateur fort de confiance et de vulnérabilité assumée. Les pieds sont ancrés au sol, écartés à la largeur des épaules, procurant une impression de stabilité et d’équilibre. Le visage accompagne cette ouverture corporelle : le contact visuel est franc et régulier, et un sourire authentique, qui engage les yeux (les pattes d’oie), est fréquent. Cette posture est typique d’une personne qui se sent à l’aise, en sécurité, et qui est réceptive à l’échange. On l’observe chez un orateur passionné, un ami à l’écoute, ou un manager qui souhaite instaurer un climat de collaboration.

La posture fermée : une barrière protectrice contre le monde extérieur

À l’opposé, la posture fermée agit comme une forteresse non verbale. Le corps cherche à se protéger et à créer une distance. L’élément le plus classique est le croisement des bras sur la poitrine, formant une barrière physique. Les jambes peuvent également être croisées, souvent très haut sur les cuisses. La personne peut se tenir de trois quarts ou carrément de profil pour réduire la surface exposée. Les épaules sont souvent voûtées, la tête baissée, et les mains peuvent être cachées dans les poches ou serrées en poings. Le regard fuit le contact ou se pose sur des objets neutres. Cette posture traduit un large spectre d’émotions : la méfiance, le désaccord non exprimé, l’inconfort, le stress, ou simplement le froid. Il est crucial de ne pas l’interpréter de manière unique ; une personne qui croise les bras peut être en désaccord avec ce qu’elle entend, mais elle peut aussi avoir besoin de se réconforter elle-même dans une situation qu’elle trouve anxiogène.

La posture de domination : affirmer sa présence et son territoire

La posture de domination, ou d’expansion, vise à occuper l’espace de manière maximale pour affirmer son statut ou son autorité. Elle est souvent associée à une image de leadership et de confiance en soi, mais peut basculer dans l’arrogance. Les signes sont évidents : la personne se tient très droite, les épaules rejetées en arrière, la poitrine bombée. Les mains sont fréquemment placées sur les hanches (posture dite « en super-héros ») ou derrière la tête, les coudes pointant vers l’extérieur. En position assise, elle peut s’étaler, croiser les chevilles sur un bureau, ou prendre beaucoup de place sur un canapé. Le contact visuel est intense et soutenu, parfois jusqu’à devenir un défi. La voix est souvent plus grave et le débit plus lent. Cette posture n’est pas seulement le fait des leaders ; elle peut être adoptée de manière contextuelle, par exemple lors d’une négociation importante ou pour intimider un adversaire.

La posture de soumission : le langage du retrait et de l’évitement

La posture de soumission est le reflet d’un désir de se faire petit, discret, de ne pas attirer l’attention. C’est une posture de retrait et de rétrécissement. Le corps semble littéralement vouloir occuper le moins d’espace possible. Les épaules sont rentrées vers l’avant, le dos est courbé, la tête est inclinée vers le bas. La personne évite soigneusement tout contact visuel direct, regardant souvent le sol ou ses propres mains. Les bras sont collés au corps et les gestes sont minimaux, voire inexistants. En groupe, la personne adopte souvent une position en périphérie. Cette posture peut indiquer un manque de confiance en soi, de la timidité, un sentiment d’infériorité, de la honte ou de la peur. Elle est fréquente chez une personne qui reçoit des reproches ou qui se sent jugée. Il est important de distinguer cette soumission d’une simple attitude réservée ou introvertie, qui n’est pas nécessairement liée à un sentiment de malaise.

L’humeur expansive : l’énergie positive et communicative

L’humeur expansive se caractérise par un flux d’énergie et d’enthousiasme. La personne est dynamique, pleine d’entrain, et cherche à partager cet état positif avec son entourage. Sur le plan comportemental, on observe une augmentation de la vitesse de parole et de la gestuelle. Les idées fusent, parfois de manière désordonnée. La personne est optimiste, voit les opportunités plutôt que les obstacles, et peut avoir tendance à surestimer ses capacités. Elle est sociable, cherche l’interaction et peut avoir du mal à rester en place. Sur le plan émotionnel, cette humeur peut aller d’une simple joie de vivre à un état d’exaltation plus intense. Il faut noter que dans son extrême, comme dans les épisodes maniaques, cette humeur expansive peut devenir impulsive et inadaptée. Reconnaître cette humeur est simple : on se sent « boosté » par la présence de la personne, son énergie est contagieuse.

L’humeur irritable : la tension et la frustration à fleur de peau

L’humeur irritable est marquée par une faible tolérance à la frustration et une sensibilité accrue aux stimuli extérieurs. La personne est facilement agacée, frustrée, et peut réagir de manière excessive à de petites contrariétés. Sur le plan non verbal, la tension est palpable : le visage est souvent crispé (sourcils froncés, lèvres pincées), la posture est raide, et les gestes peuvent être brusques. La voix peut être plus forte, le ton cassant ou sarcastique. La personne a tendance à interpréter les actions des autres comme étant hostiles ou délibérément agaçantes. Elle peut être argumentative et avoir du mal à écouter calmement un point de vue divergent. Cette humeur est souvent le symptôme de stress accumulé, de fatigue, de douleur physique, ou peut être liée à certains troubles de l’humeur. Reconnaître sa propre irritabilité est un premier pas pour gérer ses réactions et éviter les conflits inutiles.

L’humeur anxieuse : l’anticipation permanente de la menace

L’humeur anxieuse est un état d’alerte permanent, d’appréhension face à un danger perçu, souvent vague ou futur. La personne est aux aguets, son système nerveux étant en mode « combat-fuite ». Physiquement, cela se traduit par des signes d’hypervigilance : regards furtifs et rapides, sursauts faciles, difficulté à rester immobile (agitation des mains, battement du pied). La respiration est souvent superficielle et rapide. La posture est généralement fermée et contractée, comme pour se protéger. Sur le plan mental, la personne est envahie par des pensées ruminatives et catastrophistes (« Et si… ? »). Elle a du mal à se concentrer sur autre chose que ses inquiétudes. L’anxiété peut être situationnelle (avant un examen) ou plus généralisée. Reconnaître une humeur anxieuse chez quelqu’un permet d’adopter une attitude plus patiente et rassurante.

L’humeur dépressive : le ralentissement et le désinvestissement

L’humeur dépressive se caractérise par un ralentissement généralisé des fonctions physiques et psychiques, associé à une tristesse profonde et persistante. Le visage est peu expressif (on parle de « visage figé » ou de « masque »), le regard est vide et fuyant. La posture est affaissée, le dos voûté, comme si le poids du monde reposait sur les épaules. Les mouvements sont lents, la voix est monocorde et faible. Il y a un désinvestissement marqué des activités qui procuraient du plaisir auparavant (anhédonie). La personne se replie sur elle-même, évite les contacts sociaux, et peut exprimer des sentiments de dévalorisation, de désespoir ou de culpabilité. Contrairement à une simple tristesse passagère, l’humeur dépressive dure dans le temps et impacte significativement le fonctionnement quotidien. Il s’agit d’un état qui nécessite une attention particulière et, souvent, une aide professionnelle.

L’interaction cruciale : comment la posture influence l’humeur (et vice-versa)

La relation entre la posture et l’humeur n’est pas à sens unique ; c’est une boucle de rétroaction constante. D’un côté, notre humeur interne détermine naturellement notre posture. Lorsque nous sommes tristes, nous avons tendance à nous avachir. Lorsque nous sommes joyeux, nous nous redressons. Mais la psychologie moderne, notamment à travers la théorie de l’incarnation (embodiment) et les travaux d’Amy Cuddy sur les « postures de puissance », a démontré l’effet inverse : adopter une posture peut influencer notre humeur et même notre biochimie. Se forcer à adopter une posture ouverte et confiante (même si on ne la ressent pas) peut augmenter le taux de testostérone (l’hormone liée à la dominance) et diminuer le taux de cortisol (l’hormone du stress). Ainsi, en modifiant volontairement notre langage corporel, nous avons le pouvoir d’agir sur notre état émotionnel. Se tenir droit, sourire, et occuper l’espace ne sont pas seulement des signes envoyés aux autres, ce sont aussi des messages puissants que nous envoyons à notre propre cerveau pour améliorer notre humeur.

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