Quels sont les types de TDAH et comment les reconnaître

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Quels sont les types de TDAH et comment les reconnaître

Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est souvent perçu comme une entité unique, une étiquette qui colle à l’enfant turbulent ou à l’adulte distrait. Pourtant, cette vision est réductrice. La réalité est bien plus nuancée et complexe. Le TDAH n’est pas un trouble monolithique ; il se décline en plusieurs profils distincts, chacun avec sa propre constellation de symptômes, ses défis spécifiques et ses forces cachées. Comprendre ces différences est fondamental, que ce soit pour soi-même, pour son enfant ou pour un proche. Une reconnaissance précise ouvre la voie à des stratégies d’accompagnement, des thérapies et une compréhension de soi bien plus efficaces et bienveillantes. Dans cet article, nous allons plonger au cœur de ces différents visages du TDAH pour apprendre à les identifier clairement.

📚 Table des matières

Quels sont les types

Le TDAH de type inattentif prédominant : Le Rêveur

Anciennement appelé « Trouble Déficitaire de l’Attention » (sans le « H »), ce type est souvent le plus subtil et, par conséquent, le plus fréquemment passé sous silence, en particulier chez les filles et les femmes. Ici, l’hyperactivité motrice est absente. La personne n’est pas agitée ni excessivement bavarde. Son combat se joue dans le théâtre intérieur de son esprit. Le principal défi est un dérèglement majeur des fonctions attentionnelles exécutives. La difficulté n’est pas à proprement parler un « déficit » d’attention, mais plutôt une difficulté à réguler son attention. L’attention peut être captée par tout stimulus, interne (une pensée, une émotion) ou externe (un bruit, un mouvement), rendant le focus sur une tâche non stimulante extrêmement laborieux. On observe une distractibilité importante, mais aussi des oublis fréquents dans la vie quotidienne (rendez-vous, clés, portefeuille). La personne peut sembler ne pas écouter quand on lui parle, comme si son esprit était ailleurs. L’organisation est un défi de taille : gérer son temps, planifier des projets, suivre des instructions complexes sont des montagnes à gravir. Ces individus sont souvent perçus comme « dans la lune », nonchalants ou peu motivés, alors qu’ils luttent intensément en silence contre un cerveau qui refuse de coopérer. Ils peuvent passer des heures perdues dans leurs pensées, ce qui peut être une source de créativité immense, mais aussi un frein dans un monde qui exige une attention soutenue.

Le TDAH de type hyperactif-impulsif prédominant : Le Moteur

Ce profil est souvent celui qui colle le plus à l’image stéréotypée du TDAH, surtout chez le jeune garçon. L’élément central est un besoin irrépressible de bouger, de parler et d’agir. L’hyperactivité se manifeste par une agitation motrice constante : se tortiller sur sa chaise, taper des doigts, remuer les jambes, avoir du mal à rester assis dans des situations où cela est attendu. Chez l’enfant, cela peut se traduire par courir ou grimper de façon excessive. L’impulsivité est l’autre versant de ce type. Elle se caractérise par une difficulté à inhiber ses réactions. La personne répond aux questions avant qu’elles ne soient terminées, a du mal à attendre son tour, interrompt souvent les conversations, et peut agir sans réfléchir aux conséquences. Cette impulsivité peut mener à des prises de risque, des changements d’humeur soudains ou des difficultés dans les relations sociales, car elle peut être perçue comme de l’impatience ou de l’irrespect. Contrairement au type inattentif, les problèmes d’attention dans ce profil sont souvent liés à cette agitation interne. Il n’est pas impossible de se concentrer, mais le corps et l’esprit exigent un niveau de stimulation élevé pour ne pas s’ennuyer. Ces individus sont souvent perçus comme ayant « un moteur qui ne s’arrête jamais ».

Le TDAH de type combiné : La Tempête Parfaite

Comme son nom l’indique, ce type est la manifestation la plus complète et souvent la plus sévère du trouble. La personne présente de façon significative et persistante à la fois les symptômes d’inattention du premier type et les symptômes d’hyperactivité-impulsivité du second. C’est le profil le plus fréquemment diagnostiqué, car les difficultés sont visibles et invalidantes dans plusieurs sphères de la vie (scolaire, professionnelle, sociale, familiale). L’individu lutte simultanément contre un esprit qui vagabonde et un corps qui demande à bouger. Il peut avoir du mal à rester assis pour une réunion (hyperactivité) tout en étant incapable de suivre le fil de la conversation car son attention est captée par d’autres stimuli (inattention). L’impulsivité peut aggraver les difficultés d’organisation, en poussant à commencer de nouvelles tâches sans avoir terminé les précédentes. Ce type combine donc les défis des deux autres, créant une situation complexe où l’épuisement est fréquent. La personne doit constamment gérer un double flux de symptômes qui s’alimentent l’un l’autre, rendant la mise en place de stratégies compensatrices d’autant plus cruciale.

Comment distinguer les types de TDAH ? Un guide pratique

Reconnaître ces types dans la vie réelle nécessite une observation fine au-delà des simples apparences. Il ne s’agit pas de poser un diagnostic – cela relève exclusivement des professionnels de santé (pédopsychiatres, psychiatres, neuropsychologues) – mais de mieux comprendre les comportements. Pour le type inattentif, observez les signes discrets : la personne perd-elle constamment ses affaires ? Semble-t-elle souvent absente lors d’une conversation ? A-t-elle des difficultés à commencer une tâche qui demande un effort mental soutenu ? Son espace de travail ou sa chambre est-il en perpétuel désordre ? Pour le type hyperactif-impulsif, les signes sont plus évidents : incapacité à faire une activité calme, tendance à terminer les phrases des autres, difficulté à patienter dans une file d’attente, discours rapide et parfois envahissant. Pour le type combiné, vous observerez un mélange des deux : la personne peut être à la fois agitée et avoir l’air de « décrocher » fréquemment. Elle peut commencer une activité avec enthousiasme (impulsivité) mais la laisser inachevée par manque de concentration (inattention). Il est crucial de noter que ces symptômes doivent être présents depuis l’enfance (avant 12 ans), se manifester dans au moins deux environnements différents (par exemple, à la maison et à l’école/au travail) et surtout, nuire significativement au fonctionnement social, scolaire ou professionnel.

TDAH et différences liées au genre : Un tableau qui varie

La manifestation du TDAH n’est pas la même chez les hommes et les femmes, ce qui contribue à un sous-diagnostic important chez ces dernières. Les garçons ont plus souvent tendance à présenter le type hyperactif-impulsif ou combiné. Leur agitation motrice et leur impulsivité sont rapidement repérées à l’école, conduisant plus fréquemment à une consultation. Les filles, en revanche, présentent plus souvent le type inattentif. Leur TDAH est moins bruyant, moins dérangeant pour l’entourage. Elles ne perturbent pas la classe ; au contraire, elles peuvent être silencieuses et sembler travailler. Mais leur esprit est ailleurs. Elles luttent intérieurement contre la distraction, l’oubli et le manque d’organisation. Elles développent souvent des stratégies de compensation très élaborées (comme un perfectionnisme excessif) pour masquer leurs difficultés, ce qui est extrêmement coûteux en énergie et mène fréquemment à de l’anxiété, une faible estime de soi ou des épisodes dépressifs. À l’âge adulte, les femmes sont souvent diagnostiquées lorsqu’elles consultent pour ces troubles comorbides, le TDAH étant la cause racine non identifiée. Cette différence de présentation est un élément clé pour une reconnaissance plus juste et équitable du trouble.

Au-delà des types : L’évolution du TDAH à l’âge adulte

Contrairement à une croyance ancienne, le TDAH ne disparaît pas à la majorité. Il évolue. L’hyperactivité motrice visible de l’enfant se transforme souvent en une sensation intérieure d’agitation, une incapacité à se détendre, un besoin d’être toujours « occupé ». L’impulsivité peut se manifester par des prises de décisions hâtives dans la vie professionnelle ou personnelle, une impulsivité verbale, ou une tendance à l’addiction (pour rechercher une stimulation ou calmer l’agitation). Les symptômes d’inattention, eux, deviennent souvent le problème central. Les exigences du monde adulte (gestion d’un foyer, d’une carrière, des finances) mettent en lumière les difficultés d’organisation, de planification et de gestion du temps. L’adulte TDAH peut avoir du mal à respecter les échéances, à maintenir son domicile en ordre, à gérer son budget, ou à suivre des conversations longues. Il peut être perçu comme peu fiable ou désorganisé, ce qui engendre des difficultés professionnelles et une estime de soi fragilisée. La reconnaissance du type de TDAH à l’âge adulte reste essentielle, car elle permet de cibler les aides nécessaires, comme un coaching spécifique ou des thérapies cognitivo-comportementales adaptées.

Que faire après la reconnaissance ? Les prochaines étapes

Reconnaître les signes d’un type de TDAH chez soi ou chez un proche n’est que la première étape d’un parcours. La suite logique et indispensable est de consulter un professionnel pour obtenir un diagnostic différentiel complet. Pourquoi un diagnostic différentiel ? Parce que les symptômes du TDAH peuvent chevaucher ceux d’autres troubles, comme l’anxiété généralisée, la dépression, les troubles bipolaires ou les troubles du spectre autistique. Un spécialiste procédera à un bilan approfondi (entretiens, questionnaires, parfois tests neuropsychologiques) pour écarter ces autres hypothèses et poser un diagnostic précis. Ce diagnostic n’est pas une étiquette, mais une clé de compréhension. Il ouvre la porte à des interventions adaptées : une psychoéducation pour comprendre le fonctionnement de son cerveau, des aménagements scolaires ou professionnels, une thérapie (TCC, thérapie d’acceptation et d’engagement) pour gérer les symptômes et les émotions associées, et, dans certains cas, un traitement médicamenteux qui peut être un outil précieux pour retrouver un équilibre. L’objectif n’est pas de « guérir » le TDAH, mais d’apprendre à vivre avec, en transformant ses faiblesses perçues en forces et en construisant une vie qui correspond à son fonctionnement unique.

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