Questions fréquentes sur FOMO et JOMO

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Dans un monde hyperconnecté où les notifications pleuvent et les réseaux sociaux dictent souvent notre rythme de vie, deux phénomènes psychologiques s’affrontent : la FOMO (Fear Of Missing Out) et son antidote, la JOMO (Joy Of Missing Out). Ces concepts, bien plus que de simples acronymes, reflètent notre rapport complexe à l’absence, au choix et au bonheur. Cet article répond aux questions les plus fréquentes sur ces états mentaux modernes, en explorant leurs mécanismes, leurs impacts et comment trouver l’équilibre.

📚 Table des matières

Questions fréquentes sur FOMO

Qu’est-ce que la FOMO ? Définition et origines

La Fear Of Missing Out (FOMO) désigne cette angoisse persistante de rater une expérience sociale, une opportunité professionnelle ou même un simple événement culturel. Le terme a été popularisé en 2004 par le chercheur Patrick J. McGinnis, mais le concept trouve ses racines dans les travaux du psychologue William James sur l’attention au XIXe siècle. Neurobiologiquement, la FOMO active l’amygdale (siège de la peur) et le cortex préfrontal (prise de décision), créant un conflit interne. Une étude de l’Université d’Oxford (2018) révèle que 70% des jeunes adultes éprouvent régulièrement ce sentiment, souvent déclenché par la vue de photos de vacances ou de soirées sur Instagram.

Comment se manifeste la FOMO au quotidien ?

Les symptômes de la FOMO sont multiples : vérification compulsive des smartphones (jusqu’à 150 fois/jour selon une étude Deloitte), difficulté à dire non aux invitations par peur d’être exclu, ou encore fatigue décisionnelle face à un excès de choix. En thérapie cognitive, on observe des schémas récurrents :

  • Comparaison sociale ascendante : se mesurer systématiquement à ceux qui semblent mieux réussir
  • Biais de disponibilité : surestimer l’importance d’événements auxquels on n’assiste pas
  • Prophétie auto-réalisatrice : s’épuiser à tout faire, donc mal profiter, donc ressentir encore plus de FOMO

Un cas typique : Marie, 28 ans, consacre ses week-ends à enchaîner brunchs, expos et apéros sans jamais se ressourcer, par crainte de « passer à côté de sa vie ».

La JOMO : l’antidote méconnu à l’anxiété sociale

Né en réaction à la FOMO, le concept de Joy Of Missing Out (JOMO) a été théorisé par l’écrivaine Christina Crook. Il célèbre la joie de se déconnecter, de rater volontairement des événements pour privilégier ce qui compte vraiment. Contrairement à une simple détox numérique, la JOMO implique :

  • Une restructuration cognitive : voir l’absence comme un gain (temps pour soi) plutôt qu’une perte
  • La pratique du Niksen (art néerlandais de ne rien faire avec intention)
  • La création de rituels offline comme les « samedis sans écrans »

Des entreprises comme Basecamp intègrent la JOMO dans leur culture, avec des politiques de « pas de réunions le mercredi » pour favoriser la concentration.

FOMO vs JOMO : impacts psychologiques comparés

Une méta-analyse de 2022 dans le Journal of Behavioral Addictions montre des différences marquées :

Critère FOMO JOMO
Niveau de stress Élevé (cortisol +32%) Réduit (cortisol -18%)
Satisfaction de vie 4,2/10 7,8/10
Qualité du sommeil 5h42 en moyenne 7h15 en moyenne

La JOMO stimulerait le cortex cingulaire antérieur, zone liée à l’acceptation de soi, tandis que la FOMO sursollicite le striatum ventral (circuit de la récompense immédiate).

5 stratégies pour cultiver la JOMO et réduire la FOMO

Voici des méthodes validées par les neurosciences :

  1. La règle des 24h : attendre un jour avant d’accepter une invitation, pour distinguer envie réelle et pression sociale
  2. Le journal des « non fiertés » : noter chaque occasion déclinée et ce qu’elle a permis (ex : une sieste, la lecture d’un livre)
  3. L’aménagement d’espaces sans choix : créer des routines fixes (même menu le lundi, parcours de jogging identique) pour économiser l’énergie décisionnelle
  4. La pratique du « enoughism » (philosophie du « suffisant ») : définir des limites claires (« 3 sorties/semaine maximum »)
  5. La visualisation du pire scénario : se demander « Que se passerait-il si je ratais vraiment cet événement ? » pour relativiser

Le psychologue Barry Schwartz démontre dans The Paradox of Choice que réduire ses options augmente la satisfaction à long terme.

FOMO numérique : comment les réseaux sociaux l’alimentent

Les plateformes exploitent délibérément nos biais cognitifs :

  • Design addictogène : notifications rouges (couleur d’alerte), scroll infini, mécaniques de récompense variable
  • Algorithmes de comparaison : mise en avant des contenus montrant des expériences « exceptionnelles »
  • Illusion de transparence : on voit les highlights des autres mais pas leurs moments ordinaires

Une expérience de l’Université de Pennsylvanie (2019) a montré qu’une limitation à 30 minutes/jour sur les réseaux réduisait significativement la FOMO après 3 semaines.

Questions-réponses expertes sur FOMO/JOMO

Q : La FOMO est-elle liée à des traits de personnalité spécifiques ?
R : Oui, les études montrent une corrélation avec le névrosisme (sensibilité aux émotions négatives) et une faible estime de soi. Les extravertis sont plus sujets à la FOMO sociale, les perfectionnistes à la FOMO professionnelle.

Q : Peut-on ressentir FOMO et JOMO simultanément ?
R : Absolument ! C’est ce que la thérapeute Nancy Colier appelle « l’ambivalence numérique ». Exemple : savourer un livre chez soi (JOMO) tout en ressentant une petite pointe d’inquiétude à voir des stories de fête (FOMO). L’important est que la balance penche vers la JOMO.

Q : La JOMO risque-t-elle d’aboutir à l’isolement ?
R : Bien pratiquée, non. La clé est l’intentionnalité : décliner certaines interactions pour mieux profiter d’autres. Comme le dit le sociologue Sherry Turkle : « Seul celui qui sait être seul peut vraiment être présent avec les autres. »

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